Le salaire de Carlos Tavares, président du directoire de PSA Peugeot Citroën, s’élève à 5,2 millions d’euros en 2015, soit le double de ce qu’il avait perçu en 2014. Pour les syndicats, somme qui n’est "pas légitime" et perturbe la "cohésion sociale" d’une entreprise.
Cinq jours après la publication de la rémunération du président du directoire du groupe automobile PSA Peugeot Citroën, le sujet n’a pas fini de faire débat. Les patrons de PSA et de Renault figurent tous deux dans le club des patrons du CAC 40 les mieux payés. Mais Carlos Tavares, patron de PSA, fait toujours la course derrière son homologue Carlos Ghosn chez Renault. Sa rémunération a certes doublé l’an dernier pour atteindre 5,24 millions d’euros mais celle de Carlos Ghosn a atteint 7,25 millions d’euros, d’après les documents de référence publiés par PSA et Renault.
Une augmentation malgré l’opposition des deux représentants de l’Etat, actionnaire de PSA à 13,68%, qui s’y sont opposés, selon Les Echos. L’exécutif recommande "une baisse de 30% de la rémunération du dirigeant" dans les entreprise où il dispose d’une participation minoritaire, précise le quotidien.
Le conseil de surveillance du groupe PSA a estimé que le patron "avait rempli ses objectifs 2015 à hauteur de 99% et lui a attribué une rémunération variable de 1,93 million d’euros", précisait un communiqué. Mais les syndicats dénoncent "un partage inégal des fruits de ce succès". "Quand on sait que les salariés ont eu une augmentation générale de 8 euros nets par mois, que ce soit pour les ouvriers ou les techniciens, et que monsieur Tavares va tourner à environ 14.500 Euros par jour, samedi et dimanche compris, c’est un véritable scandale", a réagi le délégué syndical central CGT de PSA, Jean-Pierre Mercier, au micro d’Europe 1.
Invité dimanche 27 mars de BFMTV, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a regretté de son côté cette décision du Conseil de surveillance, estimant qu’elle "fait beaucoup de mal à la cohésion sociale". Il dénonce notamment une somme qui n’est "pas légitime", ajoutant que les salariés avaient "aussi grandement contribué au redressement du groupe automobile".
Rappelant qu’il n’y a "pas eu d’augmentation générale de salaires encore cette année", Fabien Gâche, de la CGT-Renault, a qualifié la rémunération du patron de la firme de "complètement indécente". Les syndicats sont d’autant plus furieux que Carlos Ghosn a récemment fait part de son souhait de parvenir, dès cette année, à un nouvel accord de compétitivité, similaire à celui signé en 2013. "Ceux qui expliquent aux autres qu’il faut qu’ils se serrent la ceinture ne manquent pas de s’attribuer des salaires extravagants et qui coûtent de plus en plus cher à l’entreprise", lance Fabien Gâche.