Manuel Valls "menace" le patronat de réorienter les 41 milliards d’euros d’aides aux entreprises prévues dans le pacte de responsabilité, si les résultats en termes d’emplois ne suivent pas.
Lundi 15 février, le Premier ministre a critiqué les mauvais élèves du pacte de responsabilité. Ce dispositif lancé par le gouvernement a pour objectif de stimuler la création d’emplois par la baisse du coût du travail, des diminutions de charges et une simplification pour les entreprises. Manuel Valls a jugé que les engagements du patronat en matière d’emploi n’étaient "pas satisfaisants".
Certains secteurs n’auraient lancé aucune mesure pour l’embauche. On ne décompte que 16 accords signés dans 50 branches et seuls trois prévoient des créations d’emplois. "Nous avons fait ce suivi en termes de créations d’emploi. Et nous avons souligné avec la ministre (du Travail) que ça n’était pas satisfaisant, que les engagements n’étaient pas respectés", a critiqué Manuel Valls aux côtés de la ministre du Travail Myriam El Khomri.
"Nous avons toujours dit que nous respecterions l’engagement financier" de 41 milliards d’euros au total de baisses du coût du travail, a poursuivi le Premier ministre, "mais comme cela a déjà a été parfois proposé, les aides peuvent être conditionnées, elles peuvent être réorientées vers d’autres entreprises, c’est cela que nous allons étudier", a-t-il insisté.
En clair, la dernière tranche du Pacte, qui correspond à une baisse de 3,5 milliards de C3S (qui bénéficierait essentiellement aux grandes entreprises, les PME étant déjà exonérées) et à une réduction cumulée de 2 milliards d’impôt sur les sociétés, pourrait être réorientée sur d’autres mesures.
Au début de l’année, François Hollande avait jugé qu’il avait "produit des résultats significatifs, mais encore insuffisants" et insisté sur la nécessité d’en "faire l’évaluation".
A LIRE AUSSI :
Voir plus d’actualités sur le Premier ministre : Manuel Valls
Suivre les actualités sur la ministre du Travail : Myriam El Khomri