Manuel Valls réserve son soutien au projet de rachat de Bouygues Telecom par la maison mère de Numericable-SFR. Pour le Premier ministre, cinq conditions devraient être appliquées.
Si Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, s’est montré hostile à la proposition de rachat de Bouygues Telecom par Altice (SFR/Numericable) pour 10,1 milliards de dollars, le Premier ministre Manuel Valls s’est montré plus souple, même s’il fixe 5 conditions sine qua non pour que cette opération soit acceptable : l’emploi, l’investissement, la vente des fréquences, l’innovation et la qualité de service.
"Toute opération qui ne répondrait pas à ces enjeux majeurs ne peut pas avoir le soutien du gouvernement", a déclaré le Premier ministre lors d’un déplacement dans le Val d’Oise. "Nos priorités pour le secteur des télécoms sont claires : c’est l’emploi, qui doit être préservé et développé ; l’investissement (...) parce qu’il faut couvrir tout le territoire avec le déploiement de la fibre, la 3G sur tout le territoire d’ici la fin 2016 ; la vente des fréquences pour développer la 4G ; l’innovation parce qu’il faut investir dans l’avenir et évidemment la qualité de service pour le consommateur", a-t-il énuméré.
Manuel Valls prévient que tous les opérateurs télécoms doivent répondre à ces enjeux. D’ailleurs, le gouvernement sera très attentif à ce qu’il n’y ait pas de casse sociale. "Nous ne pouvons pas favoriser des opérations qui se solderaient par du chômage et par la perte de qualité dans le domaine des opérateurs télécoms", a encore déclaré le Premier ministre.
Avant lui, le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron avait répété dimanche que "la consolidation dans le secteur n’est pas souhaitable". Le ministre des Finances, Michel Sapin, interrogé sur l’endettement d’Altice, avait pour sa part répondu : "il faut faire attention à ne pas fonder un empire sur le sable de l’endettement". Une allusion aux multiples achats effectués ces derniers mois par Altice.