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Le ministre des Finances et des Comptes publics Michel Sapin a annoncé que le gouvernement engagera "en 2016" le passage au prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.
Le gouvernement s’est mis en ordre de marche pour mettre en œuvre une réforme fiscale évoquée depuis des années, mais jamais concrétisée : le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu (IR), qui consiste à retrancher directement l’IR du salaire brut versé au salarié chaque mois, en le dispensant de faire un chèque au Trésor public tous les ans.
C’est ce qu’a affirmé Michel Sapin dimanche soir lors de l’émission Tous Politiques de France inter – Le Parisien/Aujourd’hui en France – France 3. Interrogé sur le fait de savoir si des Français seront prélevés à la source avant l’élection présidentielle de 2017, le ministre des Finances a répondu : "Je ne le pense pas". Il a assuré que le "processus" sera engagé l’an prochain ajoutant qu’il était "totalement impossible" de changer de système de perception de l’impôt sur le revenu "du jour au lendemain", au 1er janvier 2016. "Sinon, cela voudrait dire que les Français vont avoir à payer en 2016 les impôts sur les revenus de 2015, plus les impôts sur les revenus de 2016. Je vous laisse présager leur réaction", a-t-il insisté.
Le ministre mise ainsi sur la prudence même si les français sont très favorables à cette réforme, parce qu’ils y voient une forme de simplicité. Mais "pour pouvoir être prélevé à la source en 2018, il faut effectuer toute une série d’opérations avant", a-t-il justifié, mettant en avant la complexité du mécanisme. "Je ne veux pas qu’une réforme soutenue par les Français, devienne le symbole d’une augmentation d’impôts", concède le ministre.
Selon Michel Sapin, une telle réforme serait assez populaire pour qu’une autre majorité ne revienne pas dessus en cas de victoire d’un candidat de l’opposition à la présidentielle de 2017. "Est-ce que nous sommes les premiers à le souhaiter ? Non. Ça a parfois été porté par d’autres, donc je n’y vois pas là pour ma part une réforme idéologique, j’y vois là une réforme pratique", a-t-il plaidé.