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Selon l’Insee, les prix ont baissée de 0,5% en un an en France. Si elle se confirme, cette baisse ne va pas faire que des heureux.
La France vient d’entrer en déflation, déclare le site metronexs.fr qui reprend une publication de l’Insee parue hier. "Ce serait une catastrophe de rentrer dans la spirale déflationniste", assure Michel Musolino, professeur d’économie, auteur du livre L’Économie pour les nuls, tout en rappelant que "cela n’est quasiment jamais arrivé en France depuis la guerre".
La déflation est une baisse du niveau général des prix. "Mais contrairement aux apparences, ce n’est pas favorable aux consommateurs", explique l’économiste. Quand les prix baissent, les entreprises les plus fragiles font faillite. Elles liquident leurs stocks, ce qui a comme conséquence une baisse des prix, ce qui fait baisser la demande. Donc, le chômage augmente, les primes ne sont plus versées et finalement les revenus baissent. Les consommateurs retardent leurs achats en espérant des prix encore plus bas.
La déflation n’est pas aussi une bonne chose pour les ménages lourdement endettés car il leur faudra rembourser plus qu’avant pour rembourser leurs crédits. "Quand les prix et les salaires baissent, la dette augmente en salaire constant", explique l’économiste, donnant l’exemple de la Grande crise aux Etats-Unis quand l’inflation a atteint des sommets.
"Un américain qui avait emprunté 100 dollars en 1929 et en avait remboursé 80 en 1933 n’était alors endetté que de 20 dollars en monnaie courante. Mais ces 20 dollars de 1933 équivalent à 140 dollars de 1929", explique-t-il.
Même chose pour la dette publique que pour la dette des ménages. "Car, quand les prix baissent, la monnaie perd de la valeur. La masse monétaire est en effet fonction du niveau des prix", indique Michel Musolino. Celle-ci est surtout alimentée par les crédits, les billets et pièces n’en constituant qu’une fraction. Or rembourser un crédit revient à détruire de la monnaie et donc à faire baisser les prix.