L’Allemagne et la Banque centrale européenne doivent faire plus pour relancer l’économie européenne, estime le ministre français de l’Économie, Emmanuel Macron.
Dans un entretien publié sur le site internet du quotidien Les Echos, le ministre de l’Economie a estimé que l’Allemagne et la Banque centrale européenne (BCE) devaient faire d’avantage pour la relance économique en Europe. Il ajoute entre autres que la place de la Grèce est dans la zone euro et que le plan d’aide peut évoluer, à condition que le pays poursuive les réformes.
La presse allemande avait en effet indiqué que la chancelière Angela Merkel envisagerait une sortie de la Grèce de la monnaie unique au cas où le parti de la gauche radicale, Syriza, remporterait les législatives du 25 janvier et remettrait en cause la rigueur. "C’est au peuple grec de désigner souverainement ses représentants, qui eux-mêmes auront à tenir les engagements de leur pays", a souligné Emmanuel Macron.
Concernant la croissance européenne, le ministre hausse le ton : "C’est le moment d’accélérer. Pour des raisons économiques, mais aussi politiques", estime-t-il. Pour le patron de Bercy, l’Europe a besoin de "politiques budgétaires plus intelligemment articulées, une Allemagne qui mène une vraie politique de relance et un volontarisme accru en matière d’investissements". Avant d’ajouter que si la France a "une responsabilité impérieuse de mener des réformes, l’Allemagne, de son côté, devrait investir bien davantage. Elle a une responsabilité impérieuse de le faire".
Mais l’homme fort de Bercy ne s’arrête pas là. Il prend également à parti la BCE et demande à cette dernière de "prendre des mesures offensives pour éviter que les anticipations d’inflation ne décrochent et pour soutenir les réformes qui sont menées pour favoriser la croissance".
Emmanuel Macron a également passé en revue la rencontre prévue dimanche 11 janvier entre François Hollande et Angela Merkel. "Nous voulons convaincre notre partenaire allemand que la France et l’Allemagne doivent aller beaucoup plus loin ensemble pour la relance de l’Europe", confie-t-il avant de conclure : "Il y a un épuisement démocratique dans les pays soumis à l’austérité", faisant référence à la Grèce.