Les prix du pétrole ne cessent de baisser. Le baril de la mer du Nord a perdu 50% de sa valeur, passant de 112 à 60 dollars, moins de 50 euros. Une baisse qui profite aussi aux distributeurs.
Les prix à la pompe en France, eux, ont baissé de 17% dans le même temps, note Le Parisien aujourd’hui. Le gazole s’affichait à 1,11 centimes le litre en moyenne cette semaine, alors qu’il était à 1,35 centime d’euros par litre à la mi-juin. La baisse est de 50% d’un côté, contre "seulement" 17% de l’autre.
L’explication en est la suivante : les carburants vendus dans les stations-service ne dépendent que pour un tiers de ceux du pétrole. Les taxes ainsi que les taux de change entre le dollar et l’euro ont aussi des conséquences sur les prix finaux du gazole ou du sans-plomb. Les baisses ou les hausses ne se font donc ni à la même vitesse ni, à la même ampleur.
Mais c’est une apparence trompeuse. En effet, les experts de l’association de défense des consommateurs CLCV ont découvert une faille en analysant les chiffres de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Ses agents relèvent régulièrement les prix pratiqués par la grande distribution et enseignes pétrolières comme Total ou Esso. Et ceux-ci ont trouvé que les distributeurs profiteraient de la conjoncture actuelle pour gonfler leurs marges en toute discrétion.
Ce n’est pas la première fois que ce reproche leur est adressé. Sauf qu’avec cette chute quasi historique des prix du pétrole, le phénomène prend une ampleur jamais vue. La méthode est simple : Il suffit de retarder légèrement la répercussion de la baisse des cours sur l’ensemble de la chaîne de transformation du pétrole brut au carburant.
"Quand le prix du brut chute, comme c’est le cas actuellement", explique-t-on à la CLCV, "les distributeurs augmentent leurs marges brutes de distribution, c’est-à-dire la différence entre le prix du carburant à la sortie de la raffinerie et son prix de vente affiché à la station-service".