L’Autorité de la concurrence a prononcé deux amendes d’un montant cumulé de près de 950 millions d’euros à l’encontre de 13 des principaux fabricants du secteur de l’entretien/hygiène/beauté pour une entente sur les prix.
Selon 20 Minutes, quelques grands groupes de produits d’entretien et d’hygiène ont été condamnés à payer deux amendes pour entente sur les prix. Une décision de l’Autorité de la concurrence, qui a prononcé, jeudi 18 décembre, une sanction de 950 millions d’euros à l’encontre de treize entreprises du secteur de l’entretien/hygiène/beauté : Procter & Gamble, Beiersdorf, Reckitt Benckiser, Colgate-Palmolive, Gillette, SC Johnson, Hillshire Brands Company (Sara Lee), Bolton Manitoba, Johnson & Johnson, SCA Tissue, L’Oréal et Unilever.
La sanction est divisée en deux. D’une part, 345,2 millions d’euros pour le marché des produits d’entretien de la maison. D’autre part, la deuxième amende s’élève à 605,9 millions d’euros pour le marché des produits d’hygiène. Selon l’Autorité de la concurrence, entre 2003 et 2006, pour chacun des marchés concernés, les entreprises condamnées ont "coordonné leur politique commerciale auprès de la grande distribution". En d’autres termes, à chaque hausse des prix, les entreprises s’entendaient pour augmenter leur prix de la même façon.
"Il n’y a pas de doute sur le fait que ces ententes aient eu un impact" sur le niveau des prix en magasins et donc "sur les consommateurs", a déclaré Bruno Lasserre, le président de l’Autorité, même si le préjudice n’a pas pu être chiffré avec précision. Selon Emmanuel Combe, le vice-président de l’Autorité de la concurrence, "le but de cette entente c’était d’échanger des informations pour mieux négocier avec les distributeurs, pour être en position de force". Les échanges d’informations allaient très loin, selon l’Autorité de la concurrence puisque les grands groupes échangeaient même les "arguments à utiliser auprès de la grande distribution pour justifier ces hausses de prix".
La plupart des entreprises ne contestent pas les faits qui leur sont reprochés, deux d’entre elles ayant même été à l’origine de la découverte de l’affaire. Ces dernières ont ainsi bénéficié de la procédure "de clémence" mis en place par l’Autorité depuis 2001, et ont ainsi pu avoir une exonération totale ou partielle d’amende. Toutes les entreprises condamnées disposent d’un mois pour faire appel de ces sanctions.