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Le ministre de l’Economie veut changer les règles et réformer le marché du travail en assumant de s’attaquer aux "corporatismes".
En visite à Londres pour deux jours, le ministre français de l’Economie Emmanuel Macron est allé à la rencontre de ses homologues britanniques pour "contrecarrer les idées reçues" sur la France, rapporte Le Figaro. Il juge que le système français d’assurance-chômage n’est "pas de nature à favoriser le retour à l’emploi". "On sait bien que nous indemnisons plus longtemps et plus généreusement" que d’autres pays, précise-t-il.
Le ministre d’indiquer qu’il aspire à "réfléchir aux durées d’indemnisation et aux plafonds" du chômage. "On est au bout d’un modèle. Notre responsabilité, en France, c’est de réformer le pays pour lui-même", insiste Emmanuel Macron. Il voit dans les manifestations de "corporatismes" et de "conservateurs", notamment contre le travail dominical qui concerne déjà occasionnellement 30% des Français, preuve que "quelque chose est en train de se passer". Concernant le temps de travail, le ministre veut le "régler dans les faits", il veut "donner capacité aux branches et aux entreprises de négocier des dérogations à la loi".
Emmanuel Macron n’a pas manqué de réagir aux déclarations de Pierre Gattaz lundi, qui a appelé à supprimer l’ISF (Impôt sur la fortune). Il a qualifié de "provocation" l’appel du président du Medef. "Lorsqu’on est responsable syndical ou responsable politique, on est avant tout responsable, (...) on ne peut pas dire à n’importe quelle seconde de la journée tout ce qu’on pense. En l’espèce, pour ce qui relève de Pierre Gattaz, ce n’est pas la première fois qu’il a cette lubie", a déclaré M. Macron devant la presse française à Londres.
Il a estimé que les efforts des responsables politiques, syndicaux et patronaux devraient plutôt "être aujourd’hui orientés dans l’amélioration de la situation de l’économie française".