SIPA
L’Union européenne inflige une amende de 331 millions d’euros au laboratoire Servier pour avoir freiné la mise sur le marché des versions les moins chères du périndopril.
Le périndopril, un médicament cardiovasculaire, est à l’origine de la condamnation de son producteur, le laboratoire Servier par l’Union européenne au paiement d’une amende de 331 millions d’euros, d’après Le Figaro. La firme est reconnue coupable d’avoir freiné la mise sur le marché des versions les moins chères du médicament avec des manœuvres frauduleuses.
La commission explique sa décision dans un communiqué : "Grâce à l’acquisition de technologies et à une série d’accords amiables concernant des brevets conclus avec des concurrents fabricants de génériques, Servier a mis en œuvre une stratégie visant à exclure ses concurrents et retarder l’entrée sur le marché de médicaments génériques meilleur marché, au détriment des budgets publics et des patients". Au total, l’amende s’élève à 427,7 millions d’euros et concerne aussi Niche/Unichem, Matrix (désormais Mylan), Teva, Krka et Lupin.
Servier n’est pas coté en bourse et a le statut de fondation. Le laboratoire est le numéro deux français de la pharmacie après le géant Sanofi, et a été marqué ces dernières années par le scandale du Mediator qui avait éclaté fin 2010. Selon une expertise judiciaire, le médicament, utilisé par cinq millions de personnes en France, est à l’origine de graves lésions des valves cardiaques et pourrait être responsable à long terme de 2.100 décès. Le groupe a réalisé un chiffre d’affaire de 4,2 milliards d’euros et a dégagé un bénéfice net stable de 325 millions d’euros l’année dernière.