Jean-Yves Le Drian écrit au premier ministre ses inquiétudes sur un éventuel nouveau coup de rabot dans le budget de la Défense.
Dans le cadre de l’application du pacte de responsabilité, Manuel Valls avait annoncé sur Europe 1 des "ajustements" à faire "ici ou là" dans le budget de la Défense. Inquiété par ce réajustement, le ministre Jean-Yves Le Drian a adressé, le 9 mai, une lettre au locataire de Matignon.
"La Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur sa masse salariale, ni sur ses crédits de fonctionnement", évoque le ministre de la Défense dans cette lettre que Le Figaro a consultée. Il estime que "de telles contraintes ’impactent l’entraînement des armées, déjà inférieur aux normes internationales".
Pour Jean-Yves Le Drian, un rabot supplémentaire aurait des répercussions graves sur l’armée, l’industrie et le social. « Les efforts seront difficiles à réaliser, dans un contexte social proche de l’exaspération », martèle le ministre dans sa lettre tout en rappelant qu’en 2019, son ministère aura supprimé 82 000 emplois en dix ans.
Evaluant les efforts à réaliser à 355 millions d’euros pour l’exercice 2014, le ministre estime que cela constitue « Une annulation qui se cumulerait avec celle opérée fin 2013, à hauteur de 720 millions d’euros sur les crédits d’équipement de la défense ». Lui de préciser que « la Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur sa masse salariale, ni sur ces crédits de fonctionnement ».
Pour « éviter une dette insoutenable », le ministre prévoit le report à 2016 des programmes « symboliques » au lieu de 2014 et 2015.
Par ailleurs, pas convaincus par les messages venus de Bercy ou de l’Élysée, le chef d’état-major des armées ainsi que les officiers généraux cinq étoiles qui dirigent l’armée de terre, de l’air et de la marine ont démissionné il y a 10 jours.