Prunel, c’est ainsi qu’a été baptisé le grand projet de rénovation de la ville de Saint-Denis.
Le développement humain est au cœur de ce projet ambitieux et concerne trois quartiers vieillissants de Saint-Denis : le bas de la rue Maréchal Leclerc, le Vaubon et le Butor. Différents aménagements seront menés pour que ces quartiers retrouvent un nouveau visage et une nouvelle dynamique.
Ces quartiers de Saint-Denis possèdent de véritables atouts, leur proximité immédiate avec le centre-ville, une desserte des transports en commun et leurs grands équipements comme celui de la Cité des Arts.
Mais ils ont également leurs faiblesses. Vieillissants, certains immeubles de ces quartiers le sont tout autant, un manque d’espace de respiration et d’équipements de proximité se fait également ressentir.
Florence Desnot est la Directrice du Projet de Renouvellement Urbain Nord-Est Littoral (PRUNEL). Depuis 2016 donc, la ville de Saint-Denis s’est engagée dans une phase d’île de protocole de préfiguration. Ce protocole est signé avec l’ANRU et a permis d’engager un certain nombre d’études sur des thématiques comme le logement, les déplacements, l’économie, le social ou encore l’histoire du quartier. "Différentes missions ont été lancées pour essayer de construire un projet d’aménagement, un projet qui rallie l’humain avec l’urbain", affirme-t-elle.
Piloté par la ville et copiloté par la Cinor, le projet Prunel est avant tout un projet pour et avec les habitants. Associés étroitement à l’ANRU, l’État ou encore les bailleurs sociaux, réfléchissent ensemble à des pistes d’amélioration pour leur bien-être et celui des usagers. À ce jour, 90% de leurs propositions ont été reprises. Elles ont été recueillies lors de nombreux ateliers participatifs, des réunions de concertation ou encore d’intervention de la chambre d’architecture et d’environnement de la Réunion dans les écoles du périmètre.
"Parallèlement, nous avons eu aussi un partenariat avec les lycées. Deux classes du lycée du Champs-Fleuri ont travaillé sur le quartier Prunel. Ils ont fait des propositions sur des aménagements d’espaces publics", a expliqué Florence Desnot.
Créer des espaces publics généreux et agréables, améliorer les conditions de logements et dynamiser l’activité économique et l’emploi, les principaux enjeux de Prunel promettent une transformation totale du territoire. Pour réaliser ce projet ambitieux, une forte contribution de l’ANRU a été nécessaire en mars dernier, la visite de son Président Olivier Klein a permis la signature d’une lettre d’engagement.
Olivier Klein, Président de l’ANRU, a déclaré : "C’est un projet qui intègre différentes dimensions de ce que peut-être le renouvellement urbain avec un volet habitat extrêmement important". L’objectif de l’Agence nationale de renouvellement urbain est de changer des conditions de vie des habitants dans ces quartiers un peu antiques de la ville.
Une convention PRUNEL engageant l’ANRU, les bailleurs sociaux, la ville et la Cinor fera bientôt l’objet d’une contractualisation espérée pour septembre 2019. Une fois signé, le projet avoisinant les 200 millions d’euros s’étendra sur une dizaine voire une quinzaine d’années.
"Un projet, c’est toujours long à mettre en œuvre. Il y a des procédures, il y a aussi bien sûr des habitants donc il va falloir travailler", a fait savoir Florence Desnot.
Aujourd’hui, les principaux axes d’intervention ont été définis, de la réhabilitation, de la rénovation, des équipements nouveaux, un périmètre modernisé, mais qui gardera son identité. Conserver la mémoire du quartier fait incontestablement partie des priorités du projet.