La XXI ème Conférence des Présidents des Régions Ultrapériphériques (RUP) s’est ouverte ce matin à Funchal (Ile portugaise de Madère) et a réuni les 9 présidents des régions espagnole, portugaises et françaises : Madère, Canaries, Açores, Saint-Martin, Guyane, Guadeloupe, Martinique, Mayotte, La Réunion. La Déclaration Finale signée à Madère marque un tournant dans la relation des régions ultrapériphériques avec l’Europe.
Cette séance d’ouverture, à laquelle a participé le Président Didier ROBERT pour La Réunion, accompagné de son Vice-président aux affaires européennes, Jean-Paul VIRAPOULLE, a permis de sceller une « Déclaration Finale » qualifiée par tous d’historique. Le but est d’amener les instances européennes à mieux prendre en compte les spécificités des régions ultrapériphériques comme La Réunion. Dans son intervention Didier ROBERT, a tenu, en tout premier lieu à faire référence à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 15 décembre dernier qui concerne l’application de l’article 349 et sa portée. Cet article reconnait parfaitement les spécificités des régions ultramarines et la nécessité de dispositifs adaptés. La Commission européenne a jusqu’à ce jour toujours sous-estimé la portée de cet article.
" L’arrêt de décembre 2015 marque la fin d’une longue, très longue controverse sur la portée de l’article 349 du Traité. Cette décision est importante, incontestablement. Et il nous appartient évidemment d’écrire maintenant la suite de l’histoire. Ce serait une erreur de penser que la balle est désormais dans le camp des Institutions européennes seules. Je suis intimement persuadé que nous n’avons jamais été aussi proche d’un changement radical de paradigme. Le moment n’a jamais été aussi propice à une avancée fondamentale pour une juste reconnaissance de nos spécificités. C’est un combat que nous avons tous en commun. C’est assurément le bon moment pour l’exprimer avec encore plus de force que par le passé.
Nous vivons un instant politique majeur pour les RUP. Il y a 20 ans, la Conférence des RUP portait une revendication unique inscrite dans sa Déclaration Finale : celle d’introduire dans le traité d’Amsterdam ce qui deviendra l’article 299.2. C’est autour de cette principale exigence que la Conférence a su se rassembler. Cette avancée fut décisive. Elle a d’abord été le fruit d’une ambition politique. Elle a ensuite été le déclencheur pour une meilleure prise en compte des priorités exprimées par chacune des RUP. La déclaration de Funchal en 1996 fut de ce point de vue l’acte I de la reconnaissance de l’ultrapériphérie au cœur même des Traités.
Aujourd’hui, en 2016, nous pouvons ensemble engager un acte II de l’ultrapériphérie sur la base de l’arrêt de la Cour de Justice. "
Le Président Didier Robert a donc clairement réaffirmé la volonté de La Réunion de se positionner clairement en faveur d’un cadre réglementaire global, en faveur d’une stratégie d’ensemble ; une stratégie cohérente, notamment en matière de politique économique, au regard de notre situation sociale, de la question de l’emploi, de nos atouts et de nos contraintes.
« il faut clairement partir de nos projets, de nos entreprises. Impérativement partir du local et donc de nos réalités.
Cette démarche correspond précisément à l’exigence dont ont été porteurs les Plans d’Action que nous avons remis à la commission en 2013, celle d’inscrire notre développement dans une plus grande dynamique territoriale.
Redonner aux acteurs locaux toute la force et toute la responsabilité des stratégies, des projets et des propositions d’action.
Nous savons, mieux que d’autres, la marche à suivre pour la réussite de nos territoires. Nous avons, pour chacun d’entre nous, la légitimité politique pour agir. »
La Déclaration finale a été validée à l’unanimité des Régions. Tous s’engageant désormais à faire entendre cette voix auprès des instances européennes et des Etats,France, Espagne, Portugal.