Le marché des pompes funèbres

D’après une enquête réalisée par UFC-Que choisir, il a été révélé que les Français paient une coquette somme d’argent dans l’organisation des obsèques de leurs proches. Les tarifs varient selon les opérateurs, mais l’on note une hausse de 8 % pour le tarif des services offerts par chaque prestataire. D’après les résultats de l’enquête publiés par le site bmftv.com, "le prix total des obsèques, hors caveau et concession, s’établit à 3 350 euros en moyenne contre 3 098 en 2011, soit une augmentation de 8,18%, plus du double de l’inflation sur la période".

Face à cette augmentation, François Michaud-Nérard, directeur général des Services funéraires de la Ville de Paris a déclaré que cette hausse des tarifs est assez évidente. Ce directeur précise même que cette hausse est supérieure à l’inflation "normale" sachant que "40 à 50% des charges des entreprises de pompes funèbres concernent la main d’œuvre". Cette dernière accroît plus que l’inflation.

Par ailleurs, un autre cas de figure se présente au moment d’un décès dans la mesure car les familles n’arrivent pas souvent à réaliser plusieurs devis. Et même si elles le feraient, "certaines entreprises cherchent à recréer des monopoles, ce qui fausse la concurrence", a souligné le directeur général des Services funéraires de la Ville de Paris. Dans la foulée, Jean Ruellan, directeur du marketing d’OFG, le premier groupe funéraire français en chiffre d’affaires, a indiqué sur le récit du site lexpress.fr que les Français réclamaient de plus en plus de services. Ce dernier a annoncé : "nous sommes devenus des maîtres de cérémonie alors que nous étions des vendeurs de cercueils", en rajoutant qu’il est tout de même important de prendre en compte la TVA, à 20%, alors "qu’une directive européenne permettrait d’avoir un taux réduit ou nul".

Par ailleurs, l’UFC-Que Choisir a conclu que les tarifs pratiqués varient largement en fonction de chaque opérateur. La grille tarifaire est comprise entre 1 347 euros et plus de 6 649 euros. L’association estime que "ce grand écart tarifaire est dû non seulement à un florilège de prestations ’non obligatoires’ mais aussi à des opérations aux prix disproportionnés". L’on constate donc que la partie administrative oscille entre 40 et 82 euros et les dépenses relatives aux soins de conservation dont de 53 à 537 euros.

En outre, l’UFC en est arrivée à une autre conclusion stipulant que la crémation revient plus chère comparée à l’inhumation. En effet, pour effectuer une incinération, la somme dépensée par la famille du défunt s’élève à 3 609 euros, c’est-à-dire 8% plus chère que celles liées à l’inhumation. Philippe Martineau, directeur général du réseau Le Choix funéraire donne une explication à ce coût plus élevé de la crémation en disant qu’il s’agit de la volonté des familles "de ne pas se contenter uniquement de la crémation", mais qui souhaitent d’autres services comme le retour des urnes dans la concession par exemple. Ce coût élevé s’explique également par la hausse de la taxe de crémation fixée par les mairies. Il y a également la mise aux normes des chaînes de filtration exigée par la réglementation européenne. L’UFC a également conclu dans son étude que même si un arrêté fixant un modèle de devis obligatoire a été fixé en 2010, de nombreux consommateurs ignorent encore le coût des prestations des entreprises de pompes funèbres.

Par conséquent, les entreprises ont cherché à solutionner tous ces problèmes afin de réduire le coût engagé pour les obsèques. Parmi les solutions proposées figurent les "obsèques low-cost" lancées en 2012 par des entreprises. Toutefois, ce dernier n’était uniquement accessible que via internet, avec un cercueil standard et des prestations minimales.

Les Services funéraires de la Ville de Paris ont également mis en place en 2012 un site de commande en ligne "revolution-obseques.fr". Ce dernier offre des obsèques à 1 500 euros. Les obsèques en ligne représentent aujourd’hui 1% du marché parisien.

Toujours en matière de solutions, le Choix Funéraire a mis en place "EcoPlus Funéraire" proposant des obsèques à 1 350 euros. Ce tarif a été fixé en tenant compte de la baisse du pouvoir d’achat des Français mais également avec les besoins de certains consommateurs qui admettent des cercueils en bois tendre au lieu du chêne.