Dans la course pour la présidence de la Fifa, le Prince Ali, irréprochable, est un prétendant très sérieux et pour succéder à Sepp Blatter
Jeune et n’ayant pratiquement rien à se reprocher, le Prince Ali est celui sur qui reposent les espoirs de ceux qui espèrent le changement au sein du poste de président de l’instance mondial du football. En effet, avec les scandales qui secouent l’institution, des personnalités du foot comme Michel Platini, Diego Maradona ou bien Luis Figo sont en faveur du changement pour ce poste occupé par le suisse depuis 98.
L’élection pour la présidence de la Fifa se déroule actuellement à Zurich.
Prince et progressiste
En 2011, il a déjà déclaré qu’il était déterminé à aborder le sujet concernant le fait que toutes les filles et femmes puissent jouer « à ce beau jeu » à travers le continent Asiatique. Ainsi il se présente donc comme fervent partisan du football féminin.
N’étant pas du genre à s’arrêter à la parole, il a usé de son influence sur les lignes internes afin d’autoriser les joueuses à porter un hijab sur les terrains de foot, ce qui est une vraie révolution dans un pays musulman. Il fait partie de ceux qui ont réclamé la publication intégrale du rapport Garcia en automne.
Pas soutenu par les siens
Le seul problème du Prince Ali est que sa famille politique ne lui fait pas part de son soutien puisque cette dernière, par l’intermédiaire du président de la confédération asiatique de football Salman bin Ebrahim al Khalifa, est 100% derrière Sepp Blatter. Ainsi, Salman bin Ebrahim al Khalifa va être rejoint par quelques-uns des 43 votants.
Cependant, le Prince n’a pas perdu aux changes car tous les opposants officiels et officieux au suisse Sepp Blatter se sont reliés à sa cause. De plus Michel Platini a assuré en public jeudi dernier que la majorité des fédérations européennes vont voter pour le jordanien. Le président de l’UEFA pense qu’il " a la passion du football chevillée au corps et toute la légitimité […] Et ce n’est pas un politicien, il n’a pas besoin de la Fifa pour exister ".
Avec autant de moyens
Le Prince Ali Bin Al-Hussein est membre de la famille royale jordanienne et possède à cet effet un budget plus que colossal qui lui a permis de gagner la bataille de l’argent face à ses adversaires (Luis Figo et Michael Van Praag) dans la course à la présidence de la Fifa. Par rapport à cela, la presse néerlandaise avait écrit au début du mois "Il a rendu visite au plus grand nombre de pays et il avait un budget de campagne quasi illimité ". Et pour avoir une petite idée de ce que serait la fortune du prince, celle de son frère aîné, le roi de Jordanie Abdallah II, est estimée à plus de 600 millions d’euros. De quoi bluffer tout un chacun…
Tout neuf
En effet, il a été élu pour accéder au comité exécutif de la Fifa en 2011. Ce comité est en charge de la décision d’attribution des Coupes du monde. Par contre, le prince Ali n’a pas participé au processus qui a vu découler les choix de la Russie en 2018 ainsi que le Qatar en 2022.
Evitant de rentrer dans la spirale infernale de la corruption, il a de suite porté plaintes aux autorités suisses et avoué qu’un intermédiaire véreux l’aurait approché et lui aurait promis et assuré 47% des voix s’il acceptait en échange de donner un gros chèque à ce dernier en début de semaine.
A la lutte avec Blatter
Si à l’avance les chances du prince Ali Bin Hussein ne sont pas si évidentes pour déboulonner la statue du commandeur, d’une façon démocratique, pour ce vendredi, il pourrait toujours lui lancer un défi pour un duel. Le prince jordanien est d’un côté un adepte de la lutte gréco-romaine et excelle dans la pratique de celle-ci en étant que champion universitaire dans le Connecticut lors de ses études aux Etats-Unis. De l’autre côté, Sepp Blatter, lui qui n’était qu’un modeste attaquant dans sa jeunesse, ne semble pas faire le poids…
Ali Bin Hussein est aussi ...un militaire
Sepp Blatter, avant d’être élu président de la Fifa, a été colonel dans une unité de ravitaillement de l’armée suisse et avait sous ses ordres plus de 3000 hommes. Le biographe de ce dernier a expliqué dans un papier qui a fait le tour que c’était là-bas que le suisse avait appris à être sur ses gardes à tout moment. De son côté, le prince jordanien a fait mieux. Tout d’abord il a exercé la fonction de chef de la sécurité spéciale du roi pendant neuf ans (1998-2008) ensuite il a été élevé au grade de général de l’armée jordanienne.