Le champion paralympique Oscar Pistorius a été déclaré sain d’esprit et pénalement responsable par les quatre experts qui étaient chargés de l’examiner pour lui assurer un jugement équitable.
Le procès d’Oscar Pistorius - qui doit répondre du meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp - a repris lundi à Pretoria après un long ajournement pour une évaluation mentale ayant conclu à son entière responsabilité pénale lors du drame du 14 février 2013.
"Monsieur Pistorius ne souffrait pas d’un trouble mental ou d’une infirmité qui l’aurait rendu pénalement irresponsable de l’acte dont il est accusé", ont conclu les quatre experts - trois psychiatres et un psychologue - chargés d’examiner le champion déchu, dans un rapport remis et lu à la barre par le redoutable procureur Gerrie Nel. "Monsieur Pistorius était en mesure d’apprécier que ce qu’il faisait était mal", indique-t-on ensuite.
Par ailleurs, l’avocat de l’accusé, M. Barry Roux, ne s’est pas prononcé immédiatement sur ces conclusions, pareillement pour la juge Thokozile Masipa chargée du procès. Ensuite, il faudra encore un certain temps pour que les équipes légales lisent et analysent le rapport psychiatrique d’une centaine de pages. Ainsi, pour ne pas encore allonger la procédure qui dure déjà depuis plus de trois mois, la juge a immédiatement ordonné la poursuite de l’audience, appelant à la barre les témoins cités par la défense qui restent à comparaitre.
Comme le rapporte Le Figaro, le premier témoin de la 34ème journée était le chirurgien orthopédique d’Oscar Pistorius, le Dr Versfeld. C’est ce dernier qui avait amputé l’athlète de ces deux jambes. Il a été interrogé quant aux capacités de mobilité d’un handicapé de ce genre. Pistorius avait prétendu tirer alors qu’il se tenait sur ses moignons. Ensuite, il serait revenu mettre ses prothèses pour ouvrir la porte des toilettes avec une batte de cricket.
D’après le médecin, l’accusé était dans l’incapacité d’enfoncer la porte autrement. "Ce qui est extraordinaire c’est qu’il a réussi à aller de la chambre à la salle de bain, avec une arme dans les mains, tirer quatre coup de feu et revenir. Tout ça, dans le noir", a noté le procureur général.
Le deuxième et dernier témoin de la journée était Ivan Lin, un ingénieur électro acoustique. Dans son rapport extrêmement technique, il a contesté la validité des témoignages à charge.
Pour rappel, les voisins de Pistorius disaient avoir entendu des bruits la nuit du meurtre. Les Burger habitent à 177 mètres d’Oscar, et ils affirmaient avoir entendu les cris de détresse d’une femme. Le couple Stipp, lui, habitait à 80 mètres de la maison de l’horreur, et même si les deux personnes étaient moins précises, elles étaient tout aussi affirmatives.
Pourtant, selon M. Lin, il est impossible qu’un bruit soit audible à 177 mètres de distance, toutes fenêtres fermées. A 80 mètres, le bruit serait audible mais pas forcément intelligible.
Une affaire qui n’est pas encore prête d’être classée.