L’archipel des Seychelles est l’un des rares pays au monde à avoir accepté de juger et de détenir sur son sol les pirates somaliens. A l’heure actuelle, « Les Seychelles débordent de prisonniers », révèle Le Point qui consacre un dossier sur la lutte anti-piraterie dans l’Océan Indien.
Les prisons seychelloises sont plus que jamais surpeuplées après l’arrivée des pirates somaliens en 2010. L’archipel des Seychelles est le seul pays de l’
Océan Indien à avoir accepté d’accueillir les pirates somaliens dans ses prisons. Cependant, en raison de la recrudescence de la piraterie, les infrastructures carcérales de cette petite île sont débordées, clairement dépassées par l’ampleur de ce «
phénomène qui ne cesse d’enfler depuis la fin des années 2000 », rapporte
Le Point.
Selon le quotidien, les Seychelles ne disposent pas d’une capacité pénitentiaire suffisante pour abriter les détenus somaliens. A la prison de Mahé par exemple, on dénombre 82 pirates somaliens, représentant 20 % de la population carcérale.
« Les Seychelles sont un État si petit et il fait déjà plus qu’il ne peut dans le combat contre la piraterie », estime l’ambassadeur britannique, Matthew Forbes.
Compte-tenu de la surpopulation des prisons seychelloises, le transfert des détenus somaliens vers leur pays d’origine est prévu d’ici fin mars. « Les Seychelles portent pour l’heure seuls le poids d’incarcérer un grand nombre de pirates, mais le premier groupe de Somaliens condamnés va être transféré vers la Somalie d’ici fin mars, vers des installations surveillées par du personnel Onusien », indique M. Forbes.
Parallèlement, la lutte anti-piraterie sera renforcée aux Seychelles avec la mise en place d’un Centre régional de coordination du renseignement anti-piraterie. Ce dispositif, financé par Interpol, Londres et la Haye, sera inauguré à la fin de l’année. Il sera chargé de recueillir des preuves contre les réseaux de financement occultes, précise Le Point.
« Ceux qui sont en prison ne reçoivent que des miettes, comparés à ceux qui, dans les grandes villes, profitent de l’argent des rançons. Nous devons en découvrir plus sur qui finance la piraterie, pour décapiter l’organisation », affirme Srdjana Janosevic, porte-parole de la présidence seychelloise.
En ce qui concerne la lutte anti-piraterie proprement dite, les autorités seychelloises ont lancé un appel à la solidarité internationale. « Les gardes-côtes des Seychelles ne peuvent à eux seuls rendre les eaux sûres, nous avons besoin de forces conjointes. Si nous parvenons à mettre tout le monde à contribution, je pense que notre combat contre la piraterie sera plus facile », déclare le chef des gardes-côtes seychellois, George Adeline.