L’Intersyndicale qui a mené depuis ses débuts le mouvement contre la vie chère dans le 101 ème département a refusé de signer le protocole d’accord présenté par Denis Robin, le négociateur mandaté par le ministère de l’Outre-Mer. Certains élus mahorais doivent être reçus le 22 novembre prochain par Marie-Luce Penchard. Or, l’Intersyndicale souligne le fait que les élus choisis n’ont pas fait participé au mouvement et dénonce "une tentative de manipulation".
Le 27 septembre dernier, un vaste mouvement contre la vie chère a débuté sur l’île aux Parfums. La protestation s’est amplifiée pendant plusieurs semaines, des milliers de Mahorais descendant dans la rue en colère. La situation a dégénéré en violents affrontements entre force de police et manifestants. La mort d’un manifestant, sur laquelle demeure des incertitudes, a embrasé la petite île. Depuis la venue d’un médiateur -Stanislas Martin - et d’un négociateur - Denis Robin -, la situation s’est quelque peu apaisée sur l’île. Le rythme de vie a repris normalement, les magasins ont rouvert.
Néanmoins, l’accord proposé par l’ancien préfet de Mayotte n’a toujours pas été signé par les leaders syndicaux. Souhaitant bénéficier d’un délai supplémentaire, les représentants syndicaux ont réclamé des garanties sur les baisses des prix sur la viande de boeuf, le gaz et le sable de construction. L’intersyndicale a donc refusé de ratifier le protocole en l’état. De plus, le 22 novembre prochain, la ministre chargée de l’Outre-Mer Marie-Luce Penchard, a convié les élus mahorais à discuter du plan de relance économique.
Soulignant que la majorité des élus conviés à Pairs n’ont pas participé au mouvement social et qu’ils n’ont pas eu de contacts avec les leaders syndicaux, l’Intersyndicale soupçonne l’Etat de vouloir étouffer le mouvement contre la vie chère. "Nous soupçonnons l’Etat de chercher à camoufler le problème de la vie chère et nous pensons qu’avec leur démarche, nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Nous souhaitons des réponses globales et non pas de la manipulation", a déclaré hier Salim Nahouda, secrétaire général de la CGTMa.
Parallèlement, le refus de signer le protocole n’est pas compris de l’ensemble de la population. L’intersyndicale et les associations des consommateurs ont donc entamé une campagne d’explication auprès de la population sur les raisons qui les ont poussées à ne pas signer l’accord proposé par l’ancien préfet de Mayotte.