Une nouvelle espèce de moustique vient d’être découverte à Mayotte. Selon une équipe scientifique, celle-ci présente a priori un fort potentiel de transmission de la dengue et du chikungunya.
Une équipe de l’Institut de Recherche pour le Développement a mis la main sur une nouvelle espèce de moustique, « a priori endémique à Mayotte ». Baptisée Stegomyia pia, celle-ci fait partie des Stegomyia dont trois ont été répertoriées jusqu’ici dans le département. La pia ou « joli » en langue mahoraise se caractérise par « un corps noir et brillant, orné d’écailles à reflet argenté ou jaune », indiquent les chercheurs, décrivant un nouveau moustique qui possède « un potentiel de transmission de graves maladies virales, telles que la dengue et le chikungunya ».
Détectée dans 6% des 420 sites sur lesquels les scientifiques ont réalisé des prélèvements, la Stegomyia pia présente des caractéristiques communes aux moustiques tigres, appelés scientifiquement Aedes aegypti et Aedes albopictus, selon l’IRD. Ces trois moustiques appartiennent d’ailleurs à un même groupe étant donné qu’ils sont « très proches sur les plans morphologique et physiologique ainsi que pour de nombreux traits de vie - gîtes larvaires préférentiels, habitudes alimentaires et la longévité ». Mais surtout, « tous sont connus pour transmettre par leur piqûre ces infections », c’est-à dire la dengue et le chikungunya, insiste l’équipe de l’IRD.
Les prélèvements ayant été faits « aux stades larvaires aquatiques et hors période épidémique », il n’était pas possible pour les scientifiques de travailler sur des Stegomyia pia porteuses de l’un des virus « mais la présomption qui pèse sur cette nouvelle espèce est forte », reconnaissent-ils d’ores et déjà.
L’étude concernant la compétence vectorielle de ce moustique est déjà en cours. Celle-ci établira à terme « les préférences des femelles adultes pour leur repas de sang » et les meilleures préventions à adopter.