Après 30 heures de garde à vue et une confrontation avec le juge d’instruction, le président du Conseil Général de Mayotte a été mis en examen mercredi et placé sous contrôle judiciaire.
"Je viens de passer trente heures difficiles, trente heures que l’on ne peut pas oublier. Je ne suis très fatigué, j’ai dormi dans des conditions que je ne souhaite à personne, même pas mon pire ennemi".
Sa nuit en cellule a été très dure « Des conditions que je ne souhaite à personne. Ce soir, je suis heureux de rentrer chez moi, de retrouver ma femme et ma famille », a-t-il dit avant de remercier tous ceux qui l’ont soutenu dans cette épreuve.
Deux avocats assurent la défense du président du conseil général dontl Maître Benoît Jorion, « venu spécialement de Paris ». Daniel Zaïdani a été mis en examen, il est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de sortie du territoire national. Il doit ainsi rendre son passeport aux autorités sous 24 heures. Une caution de 25 000€ a été entre autres imposée au président du Conseil général ainsi qu’une interdiction d’entrer en contact avec tous les témoins dans l’affaire dont la liste n’a pas été dévoilée selon toujours France Mayotte.
Lors d’un point de presse, le procureur de la République a fourni une version plus complète de l’affaire. Il a indiqué qu’« une enquête préliminaire a été ouverte à la suite des parutions d’articles de presse levant des affaires du foutari, des 2 voitures, de la 3008 affectée en Petite-Terre et toujours en Grande-Terre et de la 508, du FIM 2012 et des concerts de Sexion d’assaut, et enfin l’utilisation qui était faite des véhicules ».
Aux yeux de la loi, ces faits s’apparentent à « des détournements de fonds et de favoritisme pour définir des règles de marchés publics qui n’ont pas été respectées », a-t-il soutenu en précisant qu’« il n’y a pas d’emplois fictifs dans ce dossier ».
Daniel Zaïdani encourt une peine de 10 ans de prison pour l’affaire de détournements et 2 pour celle sur le favoritisme et respectivement 150 000€ et 30 000€ d’amende pour les deux faits.
En revanche, à ce stade de l’affaire, « il reste président et peut exercer pleinement son mandat » au sein du Conseil Général de Mayotte, a assuré l’un de ses avocats.
Retrouvez dans la vidéo ci-jointe l’interview de Daniel Zaïdani réalisée par Kwezy TV.