"Il faut une discussion ferme et confiante avec les Comores si l’on veut trouver les éléments d’une solution durable à Mayotte", a annoncé le Premier ministre Edouard Philippe lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
A Mayotte, le mouvement de contestation est entré dans sa sixième semaine. L’insécurité est la première raison de ce mouvement social, à laquelle vient s’ajouter le problème de l’immigration clandestine en provenance des Comores. Depuis des années, les élus de Mayotte réclament un plus grand engagement de l’Etat à leur côté. Mercredi 28 mars, le gouvernement s’est montré plus engagé.
Le gouvernement a nommé mercredi un nouveau préfet à Mayotte, Dominique Sorain, en remplacement de Frédéric Veau, a annoncé la ministre des Outre-mer Annick Girardin. Dominique Sorain, nommé également "délégué du gouvernement", sera "accompagné d’une équipe interministérielle qui viendra renforcer les services de l’Etat sur place", a indiqué la ministre.
A l’Assemblée nationale, Edouard Philippe a prôné "une discussion ferme et confiante" avec Moroni. Le Premier ministre a également indiqué qu’il recevrait en avril les élus du département de Mayotte "pour nourrir un dialogue et pour vérifier que nous sommes sur le bon chemin". "Il faut une discussion ferme et confiante avec les Comores si l’on veut trouver les éléments d’une solution durable à Mayotte", même si "ces propos ne sont pas toujours acceptés à Mayotte", a-t-il déclaré. "Nous ne réglerons pas durablement la situation de Mayotte sans travailler, sans discuter et sans convenir d’un certain nombre de choses avec les Comores", a-t-il ajouté.
"Avec Mme Girardin, nous sommes évidemment sensibles et attentifs au message d’impatience, de colère, d’inquiétude, de peur parfois, qui nous est adressé", a déclaré Edouard Philippe. "Soixante-dix kilomètres séparent les îles comoriennes de Mayotte et le différentiel de niveau de vie est tel entre le département et les Comores que la pression à l’immigration illégale est absolument considérable", a souligné le chef du gouvernement.
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