Pour faire face à la progression de l’épidémie et protéger la population, le Gouvernement décide un reconfinement à Mayotte d’au moins trois semaines, à compter de ce vendredi 5 février 18h.
L’épidémie de la Covid-19 connaît à Mayotte une progression inquiétante. Du 3 janvier au 3 février, le taux d’incidence est passé de 50 à 415 / 100 000 habitants avec un taux de positivité de 17 %. Cette évolution fait peser, sur le système hospitalier, une forte tension : le taux d’occupation des lits en réanimation dépassant les 100 %.
Mayotte : comment va s’organiser le confinement ?
Depuis le 1er février, 3 communes (Bouéni, Pamandzi et Dzaoudzi Labattoir) étaient confinées du fait de l’observation de taux d’incidence particulièrement élevés (500, 800 et 1100 / 100 000 habitants).
Afin de limiter la forte circulation du virus, il a été décidé d’étendre le confinement à l’ensemble du territoire mahorais à compter du vendredi 5 février, 18h (heure de Mayotte), pour une durée de trois semaines.
Cette décision se justifie par une très forte augmentation des hospitalisations des cas COVID ces derniers jours : 77 patients sont actuellement hospitalisés et 11 patients sont en réanimation.
Les patients admis en réanimation sont plus jeunes (entre 45 et 60 ans) et présentent des formes plus graves avec des détresses respiratoires aiguës sévères.
Il est fort probable que cette présence de personnes plus jeunes en réanimation s’explique par la présence confirmée des variants 202012/01 (identifié au Royaume-Uni) et 501 (identifié en Afrique du Sud) de la Covid-19.
Dans le cadre de ce confinement, les écoles et établissements scolaires seront fermés, en raison du nombre de cas très importants détectés chez les jeunes, à la différence de l’hexagone et qui s’explique sans doute par la forte circulation du variant 501.
La taille très importante des établissements scolaires à Mayotte (plusieurs milliers d’élèves scolarisés par établissement) est un facteur favorisant la circulation du virus sur le territoire.
La réserve sanitaire avec 30 réservistes (médecins, infirmiers, biologiste, manipulateur radiologique) a été mobilisée depuis le 29 janvier. A partir du 6 février, le service de santé des armées avec 30 professionnels permettant de créer 5 nouveaux lits de réanimation sera dépêché sur place. Des évacuations sanitaires de patients en réanimation ont également débuté vers La Réunion.
Afin de soutenir l’économie à Mayotte, l’ensemble des mesures d’urgence économique déjà en vigueur seront prolongées.
Enfin, pour répondre aux besoins des populations les plus défavorisées, une aide alimentaire exceptionnelle sera dépêchée, de même que des rampes d’eau et bornes fontaines pour faciliter l’accès à l’eau potable. Les élus seront étroitement associés à la déclinaison opérationnelle de l’ensemble du dispositif.