Suite à la mort d’un nourrisson dans le centre de rétention administrative de Mayotte, le Défenseur des Droits, Dominique Baudis s’est saisi de l’affaire.
Un bébé de deux mois est mort jeudi dernier dans le centre de rétention administrative de Mayotte où il avait été placé la veille avec sa mère. La maman s’est rendue compte du décès de son enfant au réveil quand celui-ci ne bougeait plus (cf. Linfo.re : Mayotte : mort suspecte d’un bébé dans un centre de rétention).
Selon les premiers éléments de l’autopsie, l’hypothèse d’une mort naturelle par "étouffement et asphyxie" est privilégiée. Le procureur de la République, Philippe Faisandier précise que "le légiste ayant constaté des signes de régurgitations dans le tube digestif".
Hier, les ministres de l’Intérieur - Manuel Valls - et des Outre-Mer - Victorin Lurel - ont exprimé leur "profonde tristesse" tout en précisant qu’une "enquête judiciaire a immédiatement été engagée sous l’autorité du procureur de la République, afin de déterminer les causes du décès".
L’Etat a également justifié le placement en rétention de l’enfant et de sa mère, "l’admission en CRA (Centre de rétention administrative) se justifie par l’extrême brièveté du séjour qui n’excède pas 24 ou 48 heures ; contrairement à la métropole, mais aussi par l’absence d’autres infrastructures d’hébergement adaptées, par la fréquence des arrivées nocturnes, et par l’intérêt d’un accueil médicalisé immédiatement disponible sur site".
En effet, la circulaire de Manuel Valls datant du 7 juillet dernier, favorisant l’assignation à résidence plutôt que le placement en centre de rétention des familles avec enfant, ne s’applique pas à Mayotte. Le Défenseur des Droits, Dominique Baudis a fait savoir qu’il se saisissait de l’affaire. Les Indignés de Mayotte ont également appelé à un rassemblement aujourd’hui pour "s’indigner d’un fait aussi grave".
Sources : Le Parisien, L’Express