80 dossiers de présumés passeurs de kwassas ont été examinés par le Tribunal de Grande instance de Mamoudzou mercredi matin. Deux d’entre eux concernent un seul prévenu, présenté comme un récidiviste.
Un chiffre record. Le Tribunal de Grande instance de Mamoudzou a examiné ce mercredi 12 février quelque 80 dossiers de présumés passeurs de
kwassas qui avaient été interceptés dernièrement dans les eaux territoriales de
Mayotte.
Tous les prévenus sont poursuivis pour « aide à l’entrée et au séjour d’étrangers en situation irrégulière », un chef d’accusation aggravé par « la mise en danger » des immigrants clandestins qu’ils transportaient à bord de leurs embarcations.
En réalité, un total de 78 pilotes de kwassas ont été jugés, étant donné que l’un d’entre eux, décrit comme un récidiviste, avait tenté à plusieurs reprises de s’introduire illégalement sur le territoire mahorais sous deux identités différentes. La justice devait ainsi statuer sur deux dossiers, « deux noms pour un même prévenu », note Le Journal de Mayotte.
Bien que muni d’un état civil comorien en bonne et due forme, cet homme originaire d’Anjouan a été confondu par ses empreintes digitales. C’est ce qui a permis de constater qu’il était intercepté deux fois en moins d’un mois, les 14 novembre et 4 décembre 2013. « Ce 4 décembre, il transportait 32 passagers », souligne le quotidien mahorais.
Seul passeur à comparaître devant la barre, ce ressortissant anjouanais expliquait ses actes par ses difficultés à trouver un emploi sur son île. « A Anjouan, il n’y a pas de travail. C’est comme ça que je vis », se défend-il. Après le réquisitoire, la procureure de la République a requis contre lui une peine de 6 mois de prison ferme et 12 autres mois avec sursis, une peine que le principal concerné considère comme « trop sévère ».
Le président du TGI, qui a accédé à cette requête, a clairement prévenu le passeur comorien que la justice lui réservera une sentence bien plus lourde en cas de nouvelle récidive. « Si vous revenez dans les mêmes conditions, vous serez en état de récidive. Dans ce cas, la peine plancher est de quatre ans. Donc si vous vous faites prendre, vous devrez faire ces quatre ans, plus l’année de sursis. Ça fait cinq ans de prison ».
A l’issue de son audience, « le condamné (est) reparti pour (la maison d’arrêt) Majicavo, le tribunal enchaîne les 77 autres dossiers. Les prévenus ne sont évidemment pas présents, la plupart d’entre eux sont probablement rentrés à Anjouan », conclut Le Journal de Mayotte, évoquant des procès qui ravivent l’actualité tragique de ces derniers jours. A rappeler que 7 personnes ont trouvé la mort lundi dans le naufrage d’un kwassa au large des côtes mahoraises.