Tension à Mayotte lors d’une confrontation entre des ressortissants comoriens et des habitants de Mamoudzou. Ces derniers ont tenté de bloquer le service des immigrés de la préfecture.
Une centaine de manifestants étaient réunis toute la matinée du mardi 18 octobre place de la République pour interpeller les élus sur le sujet brûlant de l’immigration clandestine. "On est pris entre deux feux, entre la France et les Comores", déplore une des organisatrices. Selon elle, la feuille de route "controversée" n’est que la petite goutte qui a fait déborder le vase.
Les manifestants ne comptent pas se faire intimider et veulent faire passer un message fort : "défendre leur territoire". Pour autant, ils sont conscients que la situation, devenue critique, n’est pas la seule responsabilité de "l’Etat français et les Comores". "Nous sommes aussi responsables", admet l’organisatrice. "On a beau dire que l’Etat français ne fait pas son boulot, nous les hébergeons dans nos maisons, nous leur adressons des factures, nous leur confions notre bétail dans nos champs…", concède-t-elle. Reste que pour le Collectif des habitants, tous ceux qui profitent et entretiennent ce système doivent être "punis sévèrement".
Le service de l’immigration de la préfecture reçoit chaque jour près de 600 demandes de régularisation. Mayotte fait pourtant face à une importante pression démographique. C’est d’ailleurs l’une des inquiétudes de nombreux Mahorais qui exigent un durcissement des procédures de demande de visa pour les ressortissants comoriens. Le 12 septembre dernier, la France et les Comores ont décidé de faciliter la délivrance du visa, normalement nécessaire aux ressortissants comoriens pour se rendre à Mayotte. La mise en œuvre de cette feuille de route franco-comorienne avait finalement été repoussée. Le dossier sera de nouveau au programme d’une rencontre entre les élus comoriens et le chef de la diplomatie au ministère des Affaires étrangères, lundi 23 octobre à Paris.