Des Mahorais sont descendus dans la rue jeudi 2 février, pour interpeller les élus et le gouvernement sur la gravité de la situation hydrographique du département. La ministre des Outre-mer Ericka Bareigts avait annoncé que l’Etat envisageait d’envoyer un tanker d’eau.
Quelques dizaines de Mahorais ont arpenté les rues de Mamoudzou, jeudi 2 février, pour dénoncer le "laxisme" des autorités face à la pénurie d’eau dont souffre le département actuellement. Les manifestants ont notamment marqué un arrêt devant le Conseil départemental et la préfecture de Mayotte, rapporte Le Figaro.
Mercredi 1er février, la ministre de l’Outre-mer Ericka Bareigts avait annoncé que l’Etat envisage d’envoyer un tanker d’eau pour amoindrir les effets du phénomène. Une trentaine de rampes de distribution d’eau ont déjà été installées, et les écoles sont classées parmi les sites prioritaires. Les installations devraient permettre de prolonger l’accès aux ressources existantes jusqu’à fin mars.
Depuis le mois de décembre 2016, Mayotte, plus particulièrement la partie centrale et méridionale de l’île, fait face à une pénurie d’eau inédite en raison d’une baisse cruciale de la pluviométrie. Les habitants de certaines communes sont soumis à un rationnement en eau tous les trois jours. Les maires des huit communes en questions prévoient de rencontrer le préfet ce vendredi 3 février.
Les manifestants de jeudi ont été reçus par le sous-préfet, mais étaient sortis déçus de l’entrevue. "A notre requête pour des mesures exceptionnelles d’alimentation des populations sinistrées en eau, la préfecture nous a répondu que l’Etat n’a pas assez de moyens, et que les mesures qui doivent être appliquées en urgence pourraient coûter trop cher à l’Etat", a déploré Ousseni Ballache, membre du collectif et par ailleurs syndicaliste CFDT.
Le 9 janvier dernier, la plupart des élèves de Mayotte n’avaient pas cours. En effet, la rentrée scolaire a été reportée au 12 janvier en raison de la pénurie d’eau et la reprise de la grève des enseignants. En 2016, les enseignants du premier degré avaient bloqué durant cinq semaines 130 écoles sur les 180 que compte le département. Ils ont repris leur mobilisation en début d’année.
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