Nathalie Constantini, vice-rectrice de Mayotte a demandé aux parents qui "n’adhèrent pas au cadre de l’école de la République" d’envoyer leurs enfants dans des écoles associatives. Des propos qui ont déclenché la colère du syndicat d’enseignants SNUipp/FSU.
Tout a commencé fin octobre, sur les ondes d’une radio privée. La vice-rectrice de Mayotte a réagi à une auditrice qui déclarait être insatisfaite de la mise en œuvre des rythmes scolaires à Mayotte.
Nathalie Constantini a alors évoqué la possibilité pour les gens de scolariser leurs enfants chez eux ou dans des écoles associatives s’ils ne voulaient pas respecter le cadre de l’école de la République. "Dans le cadre de l’école de la République, on y adhère ou on n’y adhère pas" et "si on adhère au cadre de l’école de la République avec toutes ses valeurs, qui permet d’accueillir tout le monde (...), on fonctionne avec les règles qu’elle a proposées", a-t-elle souligné sur la1ere.francetvinfo.fr en précisant que l’école de la République est la même n’importe où sur le territoire français.
Le SNUipp à Mayotte par le biais de son secrétaire départemental Rivomalala Rakotondravelo estime que ces propos de Nathalie Constantini représentent un désaveu de l’enseignement public à Mayotte. Le syndicat a alors interpellé la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Il a rappelé que le fonctionnement de ces écoles associatives se fait en dehors de tout cadre légal avec l’absence de contrôle sérieux du vice-rectorat de Mayotte.
Le syndicaliste a détaillé la situation des écoles à Mayotte avec notamment le non-respect des règles de sécurité, l’absence de cantine scolaire ou encore l’existence de rotations. Face à tout cela, il s’est interrogé : "Pourquoi s’obstiner à appliquer bêtement et aveuglement les rythmes scolaires à Mayotte ?". Rivomalala Rakotondravelo a précisé que le département n’a plus besoin de l’école publique, car 83% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
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