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Trouver une "case" à Mayotte peut s’avérer assez difficile. Une enquête de l’Insee révèle que 37% des logements sont en tôles et que la majorité d’entre eux n’ont ni eau ni électricité.
En 2014, la DEAL avait estimé que les 50 000 logements de Mayotte sont de "qualité générale assez mauvaise". Dans le 101e département, il manque des éléments de confort dans 2 logements sur 3 contre 1,5% en métropole. On compterait 19 000 cases précaires dont 5 000 qui relèvent de zones à risque en matière de santé ou de salubrité. Deux ans après, l’Insee fait le même constat dans sa dernière étude "Logement".
Il y a une réalité à prendre en compte à Mayotte. L’existence de deux habitats bien différents : les logements en tôles et ceux en dur. Le chiffre indiqué par l’Insee est édifiant : à Mayotte, 37% des 53 200 résidences principales sont des maisons individuelles en tôle. "Lorsqu’on regarde les loyers par exemple, la moyenne est de 320 euros par mois. Mais il existe deux marchés du logement bien distincts. Dans le premier, on est dans des logements proches des normes nationales, avec des loyers mensuels de 660 euros. Sur le deuxième marché, les loyers mensuels sont nettement inférieurs, 90 euros en moyenne et même 60 euros par mois en moyenne pour les maisons en tôle", relève Jamel Mekkaoui, le responsable de l’Insee à Mayotte.
Autres données alarmantes révélées par l’Insee : environ 1 500 ménages à Mayotte ne disposent pas d’eau courante et doivent aller à la rivière.
Pourtant, le gouvernement a fait des efforts dans ce domaine. En 2002, 75% de la population ne disposait pas d’eau courante dans son logement. En 2013, ce taux est tombé à 28% (soit 14 900 ménages mahorais). "C’est le grand changement de cette décennie, la grande évolution dans la vie des Mahorais", note Jamel Mekkaoui. En parallèle, l’Insee souligne que 58% des logements ont une installation électrique dégradée ou pas d’électricité.
Selon les remarques de l’Insee, un logement sans aucun défaut à Mayotte rassemble des critères très primaires. C’est disposer d’eau, d’une baignoire ou d’une douche et de toilettes à l’intérieur. Pourtant à Mayotte, les deux tiers des logements sont dépourvus de la totalité ou d’une partie de ce confort de base. Si on ajoute l’absence de cuisine et d’électricité, ce sont près des trois quarts des logements qui ne disposent pas d’au moins un élément de confort. Ce taux est de 12% à La Réunion et 5% en métropole, note l’Insee. Dans le détail, à Mayotte, 59% des logements n’ont pas de toilettes à l’intérieur, 52% n’ont ni baignoire ni douche, 29% n’ont pas de cuisine. L’Insee note aussi que 40% des logements ont du carrelage au sol, les 60% restant ayant simplement du béton, un revêtement plastique ou de la terre battue.
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