Après les nombreux décasages qui ont eu lieu à Mayotte au mois de mai dernier, la vie des Bengalis sur le territoire mahorais est devenue un enfer. Des représentants de cette petite communauté ont témoigné.
Au mois de mai dernier, Raïssat et sa famille ont été décasées. Selon ses témoignages, les villageois les ont chassés de chez eux alors qu’elles n’étaient pas clandestines et que Raïssat payait un loyer pour pouvoir garder sa maison. Les habitants de Mayotte ont néanmoins détruit la maison où elle habitait avec sa petite famille. Les villageois ont également pris tous ces vêtements et elle est partie de son logement sans rien. Actuellement, "les hébergés des Bengalis", le nom donné aux personnes dans le même cas que Raïssat, veulent faire savoir au monde ce qu’ils vivent.
Les décasés tirent la sonnette d’alarme concernant leur condition de vie. Leurs enfants ne vont plus à l’école après le décasage, a rapporté le site lejournaldemayotte.com. Une bonne soixantaine d’enfants sont concernés par cette non-scolarisation, selon le témoigne de Salim Soumaïla. Les enfants qui vont à l’école sont pour la plupart obliger de travailler avant d’aller à l’école. "Ils se lèvent à 2 heures du matin aux Bengalis, pour se rendre à 3 kms de là au ramassage, et arriver à l’heure dans leurs collèges du sud", s’indigne Salim Soumaïla.
Les habitants de Mayotte mènent la vie dure aux "hébergés des Bengalis" selon les témoignages de ce dernier. Une femme a été agressée par des bandits alors qu’elle était accompagnée par son mari. "Ils sont tombés sur des bandits qui lui ont cassé le poignet à coup de bâton, et arraché le sac pour lui prendre son argent. Envoyée aux urgences, et plâtrée, puis déplâtrée, elle ne peut actuellement pas soulever son fils de un an", a déclaré une "hébergée des Bengalis".
Par ailleurs, les "hébergés des Bengalis" vivent dans une insalubrité totale. "Nous sommes parqués aux Bengalis, avec un seul WC pour 135 personnes, et nous nous lavons et lavons nos affaires dans la rivière", non loin d’une citerne Sogea, a témoigné Salim Soumaïla, selon le site du Journal de Mayotte. "Il faut que le préfet demande aux habitants de nous laisser revenir, et vivre selon les règles de la loi. Les makis de l’îlot M’bouzi étaient mieux protégés par le droit que nous !", a demandé un des "hébergés des Bengalis".
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