Les tensions continuent à Mayotte et la situation ne cesse de s’aggraver. Les expulsions sauvages et les violences continuent. Samedi dernier, la course de pneus, l’un des événements les plus connus du département a été arrêtée par des délinquants et plusieurs personnes ont été blessées. Durant le week end, près de 100 personnes ont été victimes "d’expulsions sauvages".
Mayotte semble sombrer sous les expulsions et la délinquance. L’insécurité est au coeur de toutes les questions suite à notamment l’arrêt de la 33e édition de la traditionnelle course de pneus, et à l’expulsion de 114 personnes dont 83 en situation irrégulière.
La traditionnelle course de pneus interrompue par des délinquants
La 33e édition de la traditionnelle course de pneus s’est déroulée samedi 4 juin à Mayotte. Elle est l’un des événements les plus connus de l’île mais a dû être interrompue à cause d’"une vague histoire de vol de scooters entre les bandes rivales de Cavani et M’Gombani". La bande de Cavani a été agressée à coups de couteau par la bande rivale de M’Gombani.
Peu après l’agression, des délinquants ont été aperçus progressant "armes à la main et foulards sur le visage". Ils ont jeté sur la chaussée des bouteilles de verre dans le but de blesser les compétiteurs, souvent pieds nus. Des pierres ont été lancées sur la foule et les participants, selon France Mayotte Matin.
Au final : des véhicules ont été endommagés et les locaux d’un bâtiment ont été saccagées. Les forces de l’ordre ont dû intervenir avec des gaz lacrymogènes et la mairie a décidé d’interrompre la fête face au danger devenu trop grand.
L’insécurité est grandissante et le territoire semble être au bord du gouffre
Les grands événements sont devenus presque impossibles puisqu’à chaque fois, des violences prennent place. C’était par ailleurs le cas pour l’événement Battle Of The Year organisé la semaine dernière et interrompu à cause de violences massives.
Week end agité par les expulsions sauvages
Les expulsions sauvages continuent. Ce week end, près de 200 personnes ont participé à l’expulsion de 114 personnes, dont 83 en situation irrégulière et reconduites à la frontière. Ce sont donc 31 "décasés" - en situation régulière - qui ont trouvé refuge sur la Place de La République, au coeur de Mamoudzou.
Cinq communes ont été concernées par ces expulsions (Mtsangamouji dans le nord de l’île, Chiconi, Ouangani, Tsingoni, Mtsamoudou) et une manifestation pacifique contre l’immigration clandestine a été organisée dans la commune de Kani-Kéli selon la préfecture de Mayotte.
Kani-Kéli a échappé aux expulsions initialement prévues. Elle a été empêchée par une ordonnance du tribunal administratif datée du 4 juin : une requête déposée par la Cimade, le Secours Catholique et le groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI). L’ordonnance rendue a d’ailleurs enjoint le préfet de Mayotte à "mobiliser les forces de police et de gendarmerie nécessaires pour éviter que cette manifestation se déroule et garantir la sécurité des personnes et des biens".
Les "décasés" en situation régulière ont été attaqués ; au total : deux victimes. La première victime s’est vu reprocher le fait d’avoir donné des renseignements à la police quant au décasage légale mené par les autorités sur décision de justice. La deuxième agression s’est traduite par une tentative de meurtre sur un homme et d’une habitation incendiée.
Si le préfet Frédéric Veau souhaite redorer l’image de Mayotte, la tâche s’avère être difficile. Un territoire qui sombre sous le poids des expulsions sauvages et des violences qui ne cessent d’augmenter.