Cela fait déjà plusieurs semaines que Mayotte connaît de grandes tensions. Des expulsions sauvages sont organisées par les Mahorais envers les Comoriens. Le but étant de déloger les personnes qui ne sont pas en règles et donc, étrangères à l’île aux parfums. George Pau-Langevin, ministre de l’Outre-Mer, et Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, ont fait part de leur désaccord dans un communiqué de presse face à ces violences jugées inacceptables. Un communiqué qui fait du bruit à Mayotte.
Depuis quelques semaines, des expulsions sauvages sont organisées à Mayotte. Des violences commises par les Mahorais envers les Comoriens. Pour eux, ces personnes délogées sèmeraient le trouble à Mayotte. Ulcérés par la montée de la délinquance, des Mahorais se réunissent en collectifs pour procéder à des expulsions sauvages à répétition en ciblant ceux qu’ils considèrent comme étant les responsables de l’insécurité à Mayotte, selon France Mayotte Matin.
Plusieurs centaines de personnes ont été chassées de leur domicile par des habitants le week-end dernier et, depuis, ils dorment place de la République, à Mamoudzou.
Des contrôles de papiers effectués
Au bout de quatre jours installés sur cette place, la préfecture a donné l’ordre d’effectuer un contrôle des papiers de ces expulsés. Un contrôle qui s’avérait nécessaire compte tenu du contexte devenu encore plus compliqué : les personnes délogées ne sont pas toutes "étrangères" et possèdent leurs papiers. Si jusqu’à présent le gouvernement n’avait pas réagit sur cette situation devenue plus qu’alarmante, c’est maintenant chose faite, selon France Mayotte Matin.
Des violences condamnées par l’État
Un communiqué de presse a en effet été envoyé avant hier par George Pau-Langevin, ministre de l’Outre-Mer et Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur. Ils condamnent tous les deux "les violences commises ces derniers jours à Mayotte à l’encontre des familles" et qui ont causé "la destruction de leurs habitations." Par ailleurs, ils ajoutent que "de tels comportements n’ont pas leur place dans la République. Tous les individus impliqués, dont l’enquête devra établir l’identité, devront rendre compte de leurs actes devant la justice."
Un communiqué de presse qui fait réagir
Des déclarations qui font grand bruit à Mayotte et qui ont fait réagir Mansour Kamardine, l’ancien député et président du parti des Républicains à Mayotte. Il y a quelques semaines, cet homme politique déclarait notamment que "Mayotte est au bord de la guerre civile." Des propos qui avaient été qualifiés d’"irresponsables" par George Pau-Langevin. Pour Mansour Kamardine, la ministre de l’Outre-Mer "avait nié les réalités."
Si un nouveau préfet - Frédéric Veau - prendra officiellement ses fonctions le mardi 24 mai, le président des Républicains de Mayotte ajoute également qu’"il faut que ce préfet n’attende pas le 23 mai pour venir, il faut qu’il vienne rencontrer les élus, et qu’il vienne avec un nouveau langage."
Depuis, 221 gendarmes et 499 policiers, renforcés par 102 gendarmes mobiles soit 822 policiers et gendarmes au total, sont mobilisés pour rétablir l’ordre républicain, mettre fin à ces exactions inadmissibles et protéger l’ensemble de la population de Mayotte.