Le point de rupture est presque atteint pour les maternités à Mayotte. Depuis l’année dernière, le département a connu une explosion de naissance. Les maternités comme celle de Mamoudzou sont pleines à craquer.
La maternité centrale de Mayotte, située à Mamoudzou a été surchargée avec une explosion de naissances ces derniers temps. Les salles ne peuvent plus contenir les mères de famille. D’autre part, le personnel soignant est débordé et les patients inondent le hall d’accueil de la maternité de Mamoudzou. La tension est palpable dans cette maternité mahoraise. Certaines femmes attendent plusieurs heures avant d’être prises en charge par les infirmiers, les sages-femmes. Exténuées, certaines s’allongent à même le sol, déplore le site lemonde.fr.
Pour les membres du personnel soignant, la situation est intenable. Ils sont à bout et se sentent impuissants face à la précarité de la situation. En effet, rien qu’en 2015, près de 9.000 nouveau-nés ont été enregistrés à la maternité centrale de Mayotte. Rien que cette année, depuis le mois de janvier, environ 3.400 enfants ont vu le jour dans cette maternité. La situation devient ingérable car les sages-femmes sont en suractivité et en sous-effectif. "Quand on traverse le hall et qu’on croise ces patientes, on fait semblant de ne pas les voir (…) On sait qu’elles attendent longtemps, mais on ne peut pas s’arrêter, car chacun d’entre nous est débordé", a affirmé Eva Kasprzyk, une sage-femme arrivée de France il y a deux ans.
Les membres du personnel de la maternité centrale de Mamoudzou ont dénoncé l’indifférence du gouvernement face à la précarité de la situation sur place. Le Premier ministre Manuel Valls a promis une enveloppe de 50 millions d’euros pour l’application des mesures destinées au département de Mayotte. Mais ce que regrette le personnel soignant, c’est qu’aucune mesure n’a été prise pour la santé ni pour la maternité, rapporte le journal Le Monde.
À bout, les sages-femmes avaient déposé un préavis de grève illimitée pour le 11 mai. Elles veulent que le gouvernement pose un regard sur leur situation et qu’il prenne des mesures pour remédier à cette précarité qui touche les maternités. Dans leur revendication, le CHM demande 30 millions d’euros à Paris.
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