Après le départ précipité des maires lors de la réunion sur la sécurité la semaine dernière, le préfet Seymour Morsy leur a adressé une lettre dans laquelle il fait des propositions et donne des pistes de travail rapides.
Soixante-cinq gendarmes mobiles devraient venir en renfort des 107 habituellement en poste à Mayotte la semaine prochaine, rappelle Mayotte 1ère. Après l’incident lors de la réunion sur la sécurité organisée suite à l’homicide de Kweni, au cours de laquelle les maires ont quitté la salle précipitamment, la semaine dernière, le préfet Seymour Morsy veut visiblement renouer les liens. Il leur a écrit une lettre dans laquelle il fait des propositions et propose des pistes de travail qui seraient réalisables à court terme.
La lettre, que le Journal de Mayotte a pu consulter, contient des nouveaux éléments et est écrite avec un autre langage. Le préfet Seymour Morsy explique que "l’insécurité que nous vivons et que nous dénonçons doit clairement être notre priorité. Il en va de l’avenir de notre département, de l’avenir de nos concitoyens, de l’avenir de nos enfants".
Par le passé, le préfet Morsy a comparé l’insécurité à Mayotte avec la situation dans la Meuse et a donné des réponses officielles évoquant systématiquement le "sentiment d’insécurité", autrement dit, que la situation n’était pas aussi grave que cela. Ainsi, il indique qu’il espérait que la réunion prévue serve à bâtir une "feuille de route, pour les jours et semaines qui viennent, pour que nous puissions ensemble reconquérir ce qui nous échappe". Mais les choses se sont passées autrement.
Le préfet Seymour Morsy fixe dans sa lettre ce qui devrait être discuté. Il propose ainsi que les comités citoyens proposent des actions, des initiatives et surtout une présence auprès des jeunes. Mais il se demande aussi si les emplois aidés par l’Etat, parfois jusqu’à 95%, sont "suffisamment présents, affectés aux bonnes missions".En effet, ils sont en effet plus de 4 000, mais leur action n’est pas très visibles.
Le préfet Morsy indique aussi que les associations doivent être réunies "pour rapprocher encore plus leur implication au plus près des endroits, des personnes qui en ont besoin". Du côté des actions, il propose un engagement renforcé sur les constructions scolaires et l’éclairage public. C’est un préalable à la mise en place de la vidéoprotection dans laquelle le préfet voit un outil important. Mairies, gendarmerie et police sont également invitées à concevoir ensemble "une présence" sur le territoire des communes "aux heures qui conviennent".