"Nous ne pouvons plus accepter le ton sur lequel le préfet et le procureur nous ont parlé", ont lancé les maires suite au clash opposant les élus au préfet et au procureur. Réunis lors d’un hémicycle spécial, les maires demandent dans une motion la mise en place de moyens sécuritaires "pour maîtriser la montée des actes de délinquance et de violence".
La journée "Mayotte Ile morte", organisée pour dénoncer l’insécurité croissante sur le territoire, a été marquée par des tensions au sein de la classe politique. Une rencontre entre préfet, procureur et certains élus s’est soldée en échec, rapporte le Journal de Mayotte. La réunion initiée par le préfet Seymour a en effet provoqué un clash entre les élus et les deux représentants de l’Etat et de la Justice.
L’immigration clandestine, le sujet qui fâche
Dans un premier temps, le procureur avait reproché aux élus municipaux leur manque d’assiduité aux réunions avec la préfecture et les autorités judiciaires. Mais le ton est vite monté entre les deux parties sur le sujet de l’immigration clandestine. Les édiles ont même quitté la salle des discussions pour se réunir entre eux dans l’hémycicle Younoussa Bamana. Ils sont restés enfermés pratiquement 3 heures, à l’issue desquelles ils ont signé une motion, "le droit au respect", adressée au Premier Ministre Manuel Valls. Un changement de ton, c’est ce qu’ils demandent : "Arrêtez de nous dénigrer lors des prises de parole publiques". "Nous ne pouvons plus accepter le ton sur lequel le préfet et le procureur nous ont parlé", expliquent-ils. Ils ne sont pas exempts de tout reproche, puisque leur démission sur les domaines qui leur incombent est souvent pointée du doigt, notamment par les associations qui prennent en charge les jeunes.
Les maires promettent plus d’implication dans l’encadrement des jeunes
Concernant les reproches du procureur sur les absences des maires à certaines réunions, les élus se disent résolus "à mobiliser tous les outils à leur disposition en terme de prévention, d’animation d’accompagnement et d’insertion des jeunes en partenariat avec l’Etat pour donner à cette jeunesse désorientée des perspectives d’avenir". Dans tous les cas, toutes les parties veulent un retour au calme et prônent le dialogue entre les divers partenaires sociaux. Dans les prochaines jours, la préfecture compte menée une action coordonnée avec l’ensemble des "forces vives" de l’île. La mobilisation citoyenne de mardi revêt un caractère exceptionnel au regard des dimensions et de la situation du département. Reste à savoir quels prolongements et quels débouchés elle peut trouver.
Entre temps, les mouvements sociaux ne risquent pas de se calmer, malgré les appels de "fin de grève" lancés par métropole.
A LIRE AUSSI :
Le point sur la situation à Mayotte
Suivre toutes les actualités de l’Océan Indien