La grève générale entamée il y a 2 semaines à Mayotte donne toujours lieu à des débordements. Compte rendu de nos correspondants Matthieu Auney et Eva Sanchez à Mamoudzou.
Le ministère de l’Intérieur annonce l’envoi de renfort à Mayotte, alors que la grève semble bien partie pour durer.
Situation toujours tendue
En marge des grévistes qui revendiquent l’égalité réelle avec l’Hexagone des casseurs sévissent depuis plusieurs nuits. La situation est très tendue sur place.
Les jours se suivent et se ressemblent à Mayotte. À Mamoudzou, l’activité est au ralenti. La situation dure maintenant depuis plus de deux semaines. Une ville de Mamoudzou qui est coupée du reste de l’île par des barrages filtrants tenus à la fois par des syndicalistes, mais également par des jeunes qui cherchent à racketter les automobilistes qui souhaitent passer.
"Tout le monde doit se remettre au travail"
À Mayotte, la situation semble au point mort. Il est difficile d’envisager des solutions. Le préfet de Mayotte en personne, Seymour Morsy, demande à la fois du temps et surtout de la compréhension de la part des habitants.
"Nous sommes à un moment charnière. Notre taux de croissance est convenable. Il y a de la reprise économique, touristique, en matière de construction... On y est presque, on tient le bon bout. Tout le monde doit se remettre au travail. Je pense que c’est la principale chose que l’on doit mettre en avant".
Alors que les grèves entrent dans leur troisième semaine, la situation ne semble pas être prête à se décanter. Une chose est sûre, la nuit dernière a Mayotte a été plutôt calme.
Les médiations semblent avoir porté leurs fruits la nuit dernière
En effet, les médiations menées par les mères de famille, par le chef de la police, mais aussi par des chefs religieux (cadi) ont porté leurs fruits. Les jeunes des différents quartiers qui se battaient les uns avec les autres semblent avoir retrouvé la raison et on entendu les appels au calme.
En revanche, le statu quo est de mise en ce qui concerne les grèves. Le plus grand espoir de sortie de crise est représenté par une réunion prévue à Paris ce vendredi. Cette réunion doit rassembler différents ministères, mais aussi les syndicalistes qui sont en grève depuis quinze jours.