Les barrages sont toujours en place un peu partout à Mayotte où la situation se détériore. Des actes de vandalisme ont été constatés, alors que le conflit entre dans sa troisième semaine.
Mayotte est toujours sous pression aujourd’hui. Les syndicats ont réitéré leur détermination à maintenir les barrages sur les routes du département. La circulation est donc bloquée depuis l’aube, empêchant tout accès vers le centre de Mamoudzou. Ils exigent la nomination d’un émissaire du gouvernement pour trouver une issue au conflit qui entre dans sa troisième semaine.
Cette grève générale a commencé le 30 mars pour réclamer "l’égalité réelle" avec la métropole. Les syndicats réclament, entre autres, l’alignement des prestations sociales et l’application du Code du travail national. Les manifestants grévistes exigent aussi des moyens de lutte contre l’insécurité et la construction de nouvelles écoles à Mayotte.
"Nous ne demandons pas la lune, mais il me semble que certains veulent pourrir la situation, veulent que ça dégénère, alors que jusqu’à ce jour, nous avons été réglos. Pour l’instant, nous avons le soutien de la population, nous maîtrisons la situation, mais nous risquons d’être dépassés et ça sera la responsabilité du préfet, que nous suspectons de remonter des informations incomplètes à Paris", a déclaré Rivo Rakontondravola, secrétaire départemental du Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles (SNUIP).
Rivo Rakotondravola a rappelé que les manifestants, les élus départementaux et les parlementaires qui se sont joints au mouvement des syndicaux, la semaine dernière. Ils ont marché jusqu’à la préfecture et ont été accueillis par des gendarmes".
Mamoudzou, le chef-lieu du département de Mayotte, était presque désert aujourd’hui, avec peu de véhicules et des activités socio-économiques réduites. "On voit bien que les gens ne sont pas venus travailler. Depuis la grève dure contre la vie chère, en 2011, on n’a pas assisté à un tel blocage de l’île, avec des barrages partout", selon un autre syndicaliste.
Des cas de rackets opérés par des bandes de jeunes, ainsi que des actes de vandalisme, ont également été signalés. Selon le site kwezi.fr, ces violences ne sont pas orchestrées par l’intersyndicale mais par certains jeunes qui, prétextent une absence des bus scolaires, érigent aussi des barrages.
Les habitants de Mayotte approuvent les revendications de l’intersyndicale et ne font rien pour s’y opposer, ou pour libérer les routes, organisant ainsi une sorte de résistance passive.