Les représentants de l’intersyndicale de Mayotte ont adressé une lettre au Premier ministre Manuel Valls. Ils réclament toujours l’égalité réelle.
La grève a été décrétée à Mayotte mercredi dernier, rappelle le site mayotte.orange.fr. Parce que "le dialogue social est rompu avec le préfet", les représentants de l’intersyndicale CGT Mayotte, FSU Mayotte, SAEM FAEN, Solidaires Mayotte, UD FO Mayotte et UIR CFDT Mayotte ont décidé d’adresser une lettre au Premier ministre Manuel Valls dans laquelle ils expliquent avoir défilé pendant trois jours pour réclamer l’égalité réelle, en vain. Ils demandent la désignation d’une délégation interministérielle pour engager de nouveau le dialogue, autrement le gouvernement devra assumer "une exaspération qui ne pourra pas toujours être contenue".
La mission Ledemé était venue à Mayotte en décembre dernier pour entamer de premières discussions, mais le calendrier, qui court jusqu’en 2017, n’était pas acceptable pour les syndicats. Les travailleurs du public et du privé demandent l’application à Mayotte du Code du travail, l’augmentation des salaires et l’égalité sociale
La grève à Mayotte a été suspendue depuis le mois de novembre à cause de l’état d’urgence. Le 25 mars dernier s’est tenue une réunion de la Commission consultative du travail. Les revendications des syndicats n’ont pas trouvé de réponse favorable à l’issue des discussions entre les partenaires sociaux. Elles portent sur l’indexation des salaires, l’attractivité du territoire, c’est-à-dire la possibilité de se faire soigner et d’accéder à tous les services publics, l’alignement des allocations familiales et des autres prestations sociales au même niveau qu’en France, la lutte contre l’insécurité ou encore l’amélioration du système éducatif avec la construction des nouveaux établissements scolaires.
"Nous avons un département qui se construit. Nous constatons malheureusement que, depuis ces cinq dernières années, on nous demande d’attendre quand il s’agit d’appliquer des droits pour les Mahorais. On nous dit qu’il faut un temps pour aligner ces droits afin d’éviter de bouleverser l’économie de l’île", a déclaré à Mayotte Première Saïd Ansifoudine du SNUipp. "Quand il s’agit de nous imposer des devoirs, l’Etat n’y va pas de manière progressive", a de son côté souligné Salim Naouda, secrétaire général de la CGT Mayotte.