La 3ème partie de l’analyse des 600 enquêtes effectuées en 2015 par la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) a permis de mettre la lumière sur la situation d’occupation des terres.
Dans son étude, la DAAF a retracé 6 formes de faire-valoir à Mayotte, lesquelles traduisent l’histoire des évolutions agraires.
Seuls 10% des terres exploitées avec un bail
Selon cette 3ème partie de l’analyse des 600 enquêtes effectuées en 2015 par la DAAF et publiée récemment, seuls 10% des terres à Mayotte sont exploitées avec un bail. Les demandes de régularisation sont minimes avec uniquement 5% en nombre d’exploitants et en surface. Toutefois, la DAAF se félicite des taux d’exploitations déclarées en propriété ou location de 44%, contre 38% en 2010, "soit 54% des surfaces", rapporte Orange Mayotte ce vendredi. Certaines communes notamment au nord, comme M’tsamboro, Bandraboua, Acoua ont effectué un effort plus intense.
66% des exploitants n’ont aucune visibilité
L’enjeu est aujourd’hui de pouvoir utiliser de façon optimale des fonds européens dans un secteur très peu organisé. Dans les détails, 66% des exploitants ne possèdent aucune visibilité et aucune motivation de développement de leur exploitation. La transmission du foncier représente alors une préoccupation majeure à traiter. Pour le moment, les pistes de réflexion reposent sur le système de retraite pour céder le foncier aux générations suivantes. D’emblée, une réforme foncière ambitieuse et équitable permettra de lever l’insécurité et l’indivision des terres.
Le problème des jeunes agriculteurs
En outre, l’indivision et la précarité d’exploitation freinent l’installation de jeunes agriculteurs. Un jeune qui souhaite s’installer est confronté à tous les handicaps comme la petitesse des parcelles, la difficulté d’accès, ou encore l’insécurité des productions sujettes aux vols. De plus, la problématique de la rémunération du travail agricole constitue un blocage à l’incitation à l’installation, dans la mesure où le revenu agricole familial par actif des jeunes producteurs se situe entre 3 et 7 fois inférieures au coût d’opportunité de la main-d’œuvre espérée dans un autre secteur d’activité.
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