Les cadis, ou chef religieux de Mayotte, ont invité hier les représentants de l’Etat, des collectivités locales et les acteurs de la vie économique à un atelier de réflexion, les mettant en contre les risques d’une explosion sociale liée à l’insécurité.
Les cadis de Mayotte ont convié des organisations patronales et syndicales, de la société civile et des associations et les représentants de l’Etat à une journée de réflexion sur les moyens de prévenir les risques d’explosion sociale dans l’île, rapporte France Tv. Les discutions ont notamment été axées sur les valeurs morales à inculquer aux jeunes.
Mohamed Nassur, porte-parole des cadis, a recommandé le juste milieu entre modernité et tradition en matière d’autorité parentale en matière de délinquance juvénile. Il a pointé du doigt l’idée répandue à Mayotte sur "les enfants du juge et du procureur" selon laquelle les parents n’ont plus le droit de punir leurs enfants s’ils ne veulent pas encourir le risque d’être traduit en justice.
En matière de politique publique de lutte contre l’insécurité liée à la délinquance juvénile, Mohamed Nassur a proposé la mise en place d’un centre éducatif fermé (CEF) pour les mineurs délinquants. La journée de réflexion s’est achevée sur une table ronde autour des conséquences de l’insécurité sur l’économie mahoraise et la proposition de la signature d’une charte de l’insertion sociale par les entreprises et les services publiques pour lutter contre la délinquance et le chômage.
Le Procureur de la République Joël Garrigues a exprimé sa satisfaction par rapport à la prise de conscience des responsables religieux de Mayotte, tout comme le Préfet Seymour Morsy. Le Préfet a rappelé les moyens conséquents déployés par l’État ces derniers mois en matière de sécurité. Il a tenu à saluer le travail quotidien des forces de l’ordre qui verront leur nombre augmenté avec l’arrivée de 42 gendarmes supplémentaires, faisant suite aux 42 policiers de la Police aux frontières (PAF), l’année dernière.
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