Quand un simple outil agricole devient une arme fatale, tout Mayotte tremble. Les trois histoires tragiques qui ont eu lieu dans l’année obligent à se poser des questions sur l’usage de ces outils en milieu urbain.
Assassinat en série pour cette année
Trois meurtres en une année, tel est le lourd bilan qu’affiche actuellement Mayotte, le département où ce genre de situations est pratiquement inexistant. La situation inquiète au plus haut point le gouvernement français qui pointe surtout du doigt l’usage des outils agricoles comme les chombos.
Si les violences sont monnaies courantes sur le territoire mahorais, les assassinats n’ont été évidentes que durant cette année 2015. Les deux premiers cas étaient des drames familiaux tandis que le troisième est un règlement de comptes entre jeunes.
Le problème de la loi sur les chombos
Le point commun de ces meurtres est l’usage des outils agricoles comme les chombos et les upangas. En effet, leur port en milieu urbain est interdit, mais pas leur transport. L’ambigüité de cette loi laisse plusieurs ouvertures aux présumés délinquants et autres meurtriers. "Localement, la politique pénale que nous mettons en œuvre vise à distinguer l’usage qui en est fait. Quelqu’un qui a un chombo dans sa voiture parce qu’il se rend à la campagne ne sera pas inquiété car il s’agit d’un transport pour un usage prévu. En revanche, quelqu’un qui se promène dans une ville avec un chombo et qui est susceptible d’en faire un usage détourné, tombe sous le coup du décret de juillet 2013", fait cependant valoir le procureur de la République, Joël Garrigue.
Le port est interdit, mais pas le transport
Le décret de juillet 2013 porte en fait sur le classement des armes en quatre catégories. "La catégorie A concerne les armes de guerre et les armes à feu, la catégorie B les armes à poing, la catégorie C les armes d’épaule et la catégorie D les matraques ou les poignards", explique toujours le procureur de la République. Ainsi, l’achat des chombo n’est pas limité. Cependant, les policiers peuvent les confisquer et même donner des sanctions pénales aux personnes qui se promènent avec. La population mahoraise s’inquiète hautement du flou qui entoure cette affaire, notamment par rapport à la règlementation en cas de violences avec ces outils.