Le ministre de l’Intérieur a annoncé devant le Sénat qu’il se rendrait à nouveau à Mayotte lors d’un prochain déplacement. Il répondait aux questions des sénateurs sur le droit des étrangers en France.
Le sénateur Thani Mohamed Soilihi a posé de nombreuses questions au ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, rapporte le site mayotte.orange.fr. Il a évoqué le chavirage d’un kwassa au large de Mayotte, il y a quelques jours et a interpellé le ministre au sujet des moyens pour atténuer l’afflux massif en provenance des Comores.
Le sénateur relevait que la coopération avec le gouvernement comorien, "dont nous entendons souvent parler, reste purement théorique", car celui-ci incite ses concitoyens à venir à Mayotte, au risque de mourir en mer. "Il faut agir, ne serait-ce que pour mettre un terme aux dizaines de morts chaque année", a-t-il continué.
Ce phénomène inquiète le sénateur car, selon lui, cela a de lourdes conséquences sur les politiques publiques. "Nous ne savons jamais pour combien de personnes nous devons construire des salles de classe, des installations sanitaires, des logements sociaux", a affirmé Thani Mohamed Soilihi.
De son côté, le sénateur Jean-Pierre Sueur, ancien secrétaire d’Etat et ancien maire d’Orléans, relevait qu’une coopération policière avec les Comores pour empêcher les bateaux de partir serait hautement souhaitable.
"Nous dépensons 50 millions d’euros par an pour les éloignements d’étrangers à Mayotte, mais ils reviennent ! Même s’il y a sans doute en jeu de puissants intérêts liés aux passeurs, il serait préférable de mettre en place une coopération", a-t-il argumenté.
Jean-Pierre Sueur a rappelé que la France détruit des bateaux, les arraisonne en mer, démantèle les filières à Mayotte même. "Ma détermination est totale", a assuré Bernard Cazeneuve. Il a mis en avant le nouveau centre de rétention mis en service ce mois-ci, "avec de meilleurs standards".
Bernard Cazeneuve a indiqué avoir augmenté les moyens des forces françaises pour lutter contre les réseaux de passeurs, qui utilisent les kwassa-kwassa, des petites embarcations chargées de migrants ayant payé un prix considérable, et qui risquent la mort.