La nuit dernière, au port de Longoni, des employés de la société SMART ont déplacé des engins comme des tracteurs. La route reste bolquée.
Les salariés en grève de la société SMART (Société Mahoraise d’Acconage, de Représentation et de Transit) haussent le ton, rapporte le site agencepresse-oi.com. Le rond-point de Longoni et la route qui est le seul axe de circulation reliant le nord au reste de l’île sont bloqués. A Mamoudzou, l’intersyndicale dirigée par Salim Nahouda le leader de la CGT Mayotte a décidé, au même moment de bloquer la ville, et par la même occasion, le reste de l’île. Tous revendiquent l’alignement des salaires des agents de l’Etat à Mayotte sur leurs homologues en métropole.
La situation semble inextricable, d’un côté comme de l’autre : en effet, la SMART assure la manutention des navires depuis des dizaines d’années, mais elle n’a pas un statut de monopole, d’après Ida Nel, la nouvelle gestionnaire du port de Longoni. Elle a remporté en 2013 la gestion du port avec sa société Mayotte Channel Gateway. D’importants investissements, plus de 100 000 d’euros, ont été engagés pour la modernisation du site de Longoni.
Elle veut ouvrir la manutention à la concurrence, ce qui inquiète les employés de la SMART qui ne voient pas d’un bon œil l’arrivée d’une autre société. Salim Nahouda n’est pas d’accord : pour lui, "la rentabilité à tout va, il faut que ça cesse". Un dialogue de sourds est donc dans l’air. Les syndicats de la fonction publique reprennent le ministère des Outremers qui a déclaré, hier, dans un communiqué que "conformément aux engagements pris par le président de la République, le gouvernement a décidé la mise en place à partir du 1er janvier 2013 d’une majoration de traitement. Cette majoration doit atteindre le taux de 40% au 1er janvier 2017".
Les textes sont clairs, ce qui n’empêche pourtant pas les syndicats de manifester contre la date de la réunion d’évaluation de la mise en œuvre de ce dispositif prévue le 29 septembre prochain à Paris. Pour Salim Nahouda lui, il s’agit tout simplement d’un "foutage de gueule". Les syndicats veulent en effet discuter avant la visite du premier ministre prévue à Mayotte fin mai. Georges Pau Langevin, le ministre des Outremers doit venir dans le département demain.