Selon les résultats de l’enquête Budget de famille réalisée par l’INSEE à Mayotte, les revenus des ménages sont faibles mais la consommation est en hausse. Sur l’île au lagon, 84 % de la population mahoraise vit sous le seuil de bas revenus national (959 euros/mois), contre 16 % en France métropolitaine (chiffres de 2011).
L’INSEE révèle qu’en 2011 : "le niveau de vie médian de la population mahoraise était de 384 euros par mois et par unité de consommation (1 599 euros par UC en France métropolitaine)". Toujours selon l’enquête de l’enquête de l’INSEE portant sur le Budget de famille, le niveau de vie de la population mahoraise progresse rapidement avec une hausse de 62 % hors inflation entre 2005 et 2011.
Cette enquête pointe du doigt le fait que les disparités de revenu sont très fortes à Mayotte. Pour plus de précision : "les 10 % les plus aisés ont un niveau de vie supérieur à 1 230 euros par mois, les 10 % les plus modestes déclarent disposer de moins de 87 euros".
En 2011, "84 % de la population mahoraise vit sous le seuil de bas revenus national (959 euros/mois/UC), contre 16 % en France métropolitaine".
Les dépenses de consommations augmentent de 50 % en 6 ans
Entre 2005 et 2011 : "les dépenses de consommation par ménage ont presque doublé en moyenne, passant de 652 euros à 1 155 euros par mois. Hors inflation, elles progressent de 50 % sur la période, à un rythme plus rapide (+ 7 % par an) qu’entre 1995 et 2005 (+ 3 % par an)".
"La dépense alimentaire reste le principal poste de dépenses des ménages qui y consacrent 27 % de leur budget soit nettement plus qu’au niveau national (16 %)". Cette part est stable dans le budget depuis 2005,
alors qu’elle diminue habituellement quand le revenu augmente. Cette stabilité s’explique en premier lieu par une diversification de la consommation et une augmentation des quantités consommées pour une partie de la population mais aussi par une forte inflation des produits alimentaires (35 % entre 2005 et 2011).
Par ailleurs, un tiers de la population consomme sa propre production. Cette autoconsommation permet d’accroître notablement la consommation alimentaire des Mahorais (+ 17 %) en particulier celle des plus modestes (+ 54 %).
La part des dépenses consacrées au logement baisse de 3 points, passant de 18 % en 2005 à 15 % en 2011. La dépense moyenne augmente toutefois de 48 %, sous l’effet d’une augmentation des charges et
des loyers.
Les transports (15 %) pèsent également moins dans le budget des ménages qu’en 2005 (- 2 points). "Ces dépenses restent contenues par un faible taux d’équipement automobile : seuls 26 % des ménages ont un véhicule à Mayotte, contre 70 % à La Réunion et 81 % en France métropolitaine".
Le poste habillement et chaussures représente près de 11 % du budget des ménages à Mayotte, soit 6 points de plus que dans l’ensemble des DOM ou en France métropolitaine.
L’habillement est ainsi le seul poste pour lequel la dépense est supérieure à Mayotte (124 euros par mois en moyenne par ménage).
Les dépenses en communications sont multipliées par quatre depuis 2005 et pèsent 5,1 % du budget. En 2011, 86 % des ménages possèdent un téléphone portable, avec un usage basé principalement sur les cartes prépayées.
L’internet est encore peu démocratisé en 2011 (10 % de ménages abonnés).
Les ménages les plus aisés dépensent sept fois plus que les plus modestes.
La consommation est très dépendante du niveau de revenu : "les 20 % de ménages les plus modestes dépensent en moyenne 326 euros par mois, les plus aisés sept fois plus (2 272 euros)".
L’alimentation pèse fortement dans le budget des ménages les plus modestes et reste le premier poste de consommation pour quatre cinquième des ménages.
"Seuls les 20 % de ménages les plus aisés dépensent plus en transport et en logement qu’en alimentation".
S’ils disposaient d’un complément de revenu de 10 %, 28 % des ménages l’utiliseraient prioritairement pour des achats relatifs à l’enseignement. Ce choix des ménages traduit une attente forte dans ce domaine.