Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, en visite à Mayotte, s’est penché sur deux sujets sensibles : la lutte contre l’immigration clandestine et le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.
L’immigration clandestine par voie maritime est un véritable fléau à Mayotte. En vue d’améliorer les missions de l’État en mer, le ministre Bernard Cazeneuve met en avant la réorganisation de la lutte contre l’immigration clandestine. A ce titre, la gendarmerie et la marine se sont déjà concentrés depuis quelque mois sur le volet maritime de la question pendant que la Police de l’air et aux frontières (PAF) s’est focalisée sur l’action terrestre. Selon le ministre, c’est "une mutualisation des moyens qui permettra d’accroître l’efficacité du dispositif".
Le ministre a insisté sur le fait que l’implication des forces de sécurité et l’efficacité des moyens déployés dépendent avant tout d’une mobilisation sans faille de l’Etat. Il n’a pas manqué de révéler les statistiques pour démontrer que des efforts doivent être menés : "près de 16.000 personnes sont reconduites à la frontière chaque année. Un chiffre exceptionnellement élevé puisque Mayotte assure, à elle seule, presque autant de retours contraints que la Métropole", a déclaré le ministre. Il a également souligné que "depuis le début de l’année 2014, le nombre d’interceptions en mer s’est encore accru de 20%".
Pour mener un combat sans faille, Bernard Cazenuve a tenu à préciser que des réformes seront présentées au mois de juillet en conseil des ministres en matière d’immigration et d’asile qui s’appliqueront à Mayotte. Leurs grands objectifs répondront aux besoins de ce territoire : "réduire la pression aux guichets en préfecture par des titres pluriannuels, accélérer les demandes d’asile et favoriser les éloignements". Des réformes jugées "nécessaires" et "indispensables" à Mayotte.
Le ministre a également relevé la politique migratoire de la France. Il a déclaré : "la politique migratoire doit s’exercer dans le cadre du contrat républicain qui comporte deux volets : l’éloignement d’une part pour celles et ceux qui n’ont pas vocation à se maintenir sur notre territoire ; l’accueil et l’intégration de ceux que nous devons accueillir parce qu’ils ont droit au séjour, que ce soit ou non au titre de l’asile".
Selon Le Journal de Mayotte, le ministre a assisté à une démonstration d’interception de kwassa, le jeudi 19 juin après-midi sur le lagon afin de constater de visu la réalité sur ce sujet épineux. Il a également profité de cette visite pour se rendre au CRA (centre de rétention administrative) de Mayotte dont la situation est régulièrement dénoncée.
Le ministre de l’Intérieur affirme que "l’Etat s’engage à doter Mayotte d’une centre de rétention aux normes métropolitaines en dépit d’un contexte budgétaire contraint. Ce centre sera opérationnel en 2015. Des travaux ont par ailleurs été entrepris au sein du centre actuel pour améliorer les conditions de rétention".