10% des personnes âgées entre 20 et 65 ans sont en difficulté avec l’alcool à Madagascar. Le phénomène commence à frapper de plus en plus de jeunes dans la Grande île, notamment dans la capitale de Tananarive.
Une enquête réalisée par Capsule, une agence locale, aborde le problème de dépendance à alcool dans la Grande île. Le phénomène touche déjà 10% des personnes âgées entre 20-65 ans, à en croire à cette étude réalisée du 14 au 16 janvier dernier dans la capitale malgache et sur un échantillon de 421 individus.
Le baromètre indique par ailleurs que la prise des premiers verres débute de plus en plus tôt. Le « binge drinking », une pratique bien connue en Europe, semble avoir déjà séduit les jeunes malgaches. Ceux situés entre14 et 15 ans sont nombreux à avoir déjà testé l’expérience de l’ivresse.
Quant à la population adulte, âgée entre 20 et 65 ans, 31% affirment avoir pris leur premier verre d’alcool vers l’âge de 15 à 18 ans, 2% entre 12 et 15 ans, 1% avant 12 ans et 66% après 18 ans.
En ce qui concerne la fréquence de consommation, 8% des sondés disent en prendre quotidiennement contre 9% à raison d’une fois par semaine et 20% à titre occasionnel. 40% affirment cependant ne jamais en consommer.
L’alcoolisme s’aggrave avec la crise, constatent les détaillants locaux. Si avant 2009, un épi-bar écoulait près de huit bouteilles par jour, deux ans plus tard, leur réalisation journalière se chiffrait autour de 15 bouteilles. Et la consommation se fait de plus en plus matinale, constatent-ils, vers 5 heures pour certains.
Des dispositions législatives existent bel et bien dans la Grande île, telles l’interdiction de vente aux moins de 18 ans, dans les places publiques ou après 21 heures… Mais malheureusement, elles ne sont pas toujours respectées, déplore la Croix-Bleue malgache. De surcroît, le débit d’alcool est jugé trop important au niveau du marché local.
« Actuellement la quantité d’alcool légal sur le marché et dans les usines est de 21 litres par personne par an. Ajoutée avec le rhum illégal, le toaka gasy (ndlr : de fabrication artisanale à base de canne à sucre et des fruits du tamarinier ), la quantité disponible augmente de 14 litres », a fait savoir Herisolo Ramandrosoa, président national de l’association, lors d’une conférence de presse relayée par Express de Madagascar en juillet 2011.
Des mesures ont déjà été prises après l’interpellation de cette association concernant l’application des lois en vigueur mais en réalité, les écarts persistent toujours. L’enquête réalisée par l’agence capsule a révélé en effet que 50% des interrogés constatent un non-respect de la législation relative à la vente d’alcool, seuls 5% estiment que les campagnes de sensibilisation et ces lois parviennent véritablement à dissuader les habitués des bars.