En marge de sa récente visite à Paris, le président de la République de Madagascar Hery Rajaonarimampianina a fait part de son intention de jeter les jalons d’une redynamisation de l’économie malgache.
A l’occasion de sa première visite officielle en France, Hery Rajaonarimampianina a présenté l’ébauche de son programme présidentiel, dans lequel il prévoit de donner un coup d’accélérateur à l’
économie malgache, fragilisée par cinq années de crise.
Invité d’honneur d’un atelier économique organisé par Ubifrance, vendredi 21 mars, le président malgache a mis toutes les chances de son côté pour séduire un parterre de plus de 150 chefs d’entreprises français et de nombreux membres du patronat malgache.
Principal argument mis en avant par l’homme fort de la Grande île, la reprise de la coopération économique avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale, dont il a obtenu confirmation lors de son déplacement aux Etats-Unis les 19 et 20 mars, constitue une avancée importante menant vers une relance économique dans son pays.
"Avec ces bonnes nouvelles et notre réintégration au sein de l’Union africaine et de la région d’Afrique australe, il ne nous manque plus que l’appui de l’Union européenne et la levée des sanctions américaines", se réjouit Hery Rajaonarimampianina, plus que jamais prêt à jeter les jalons d’une économie confortée.
"Je sais que certains d’entre vous sont réticents à venir chez nous après cinq ans de crise politique et économique, mais nous travaillons à lever les obstacles, notamment grâce à la mise en place d’une fiscalité avantageuse et à la lutte contre l’impunité et la corruption", ajoute-t-il, s’adressant à ses "amis français".
Continuant à se livrer à son opération de charme, le nouveau dirigeant malgache a égrené différents secteurs pouvant être le moteur du développement de son pays. "Dans le secteur touristique, essentiel pour le pays, notre priorité est la sécurisation des personnes et des biens, pour rétablir la confiance, notamment avec le soutien de l’armée. Nous attendons beaucoup du secteur agricole : 18 millions de terres arables sont aujourd’hui disponibles à Madagascar, avec une main d’œuvre rurale abondante, les entreprises étrangères sont les bienvenues. Nous souhaitons également relancer le secteur minier, tant dans les métaux que les pierres précieuses et ornementales, dans les filières artisanales et industrielles. Enfin, nous souhaitons développer le secteur de la sous-traitance informatique et les centres d’appels, grâce aux liaisons télécom et internet dont nous disposons".
Hery Rajaonarimampianina a également laissé entendre que les négociations avec l’administration américaine sont actuellement en bonne voie, ce qui devra donner lieu à la réintégration de Madagascar dans l’African growth opportunity act (Agoa), après la suspension du pays en décembre 2009. Rappelons que cette mesure a fortement pénalisé le secteur textile à Madagascar, qui était confronté à des fermetures massives d’usines, à l’origine de la destruction de 126 000 emplois, selon le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
"Le fait que le nouveau président ait une formation économique change la donne", commente dans les colonnes de Jeune Afrique Noro Andriamonjiarison, la présidente du patronat malgache, à l’issue de l’intervention du chef de l’Etat malgache.