Madagascar souffre d’un manque cruel de sages-femmes, alors que la mortalité maternelle y est des plus alarmantes avec 10 femmes par jour qui décèdent suite à des complications liées à la grossesse ou l’accouchement.
Seulement 2 872 sages-femmes pour 20 millions d’habitants, c’est très peu. Madagascar a ainsi besoin d’au moins 1 600 sages-femmes supplémentaires pour être conforme à la norme internationale de 1 sage-femme pour 5 000 habitants.
Le quotidien local Midi Madagasikara attire l’attention sur cette pénurie qui s’avère particulièrement inquiétante, surtout dans les zones rurales ou défavorisées. Statistiquement, il faut au total 4 400 sages-femmes pour ne pas compromettre l’accompagnement des femmes malgaches pendant la grossesse ou l’accouchement.
Dans le milieu médical, l’urgence de recruter se fait sentir puisque « la mortalité maternelle et néonatale y est parmi les plus alarmantes avec 10 femmes par jour, décédant suite à des complications liées à la grossesse ou l’accouchement ».
Outre ce manque cruel d’effectifs, les sages-femmes sont inégalement réparties dans la grande île, et ce sont les localités rurales qui sont les plus pénalisées. Sur tout le territoire malgache, environ 2 000 femmes souffrent de séquelles invalidantes telles que la fistule obstétricale, rapporte Midi Madagasikara.
« Le monde a besoin de sage-femme, aujourd’hui plus que jamais ». C’est autour de ce thème que des centaines de sages-femmes, issues des quatre coins du pays, se sont réunies à Tananarive le 5 mai dernier, à l’occasion de la journée internationale, coïncidant avec la clôture du 50e anniversaire de l’Ordre national des sages-femmes de Madagascar.
La rencontre a été l’occasion de mettre en lumière le rôle déterminant de ces femmes qui rendent un réel service à la santé de la population. Il ne faut pas oublier que ces professionnelles « sont au four et au moulin en assurant toutes seules les consultations, les services liés à la vaccination et à la planification familiale, les accouchements, les suivis post-natals, …pour ne citer que cela », conclut Midi Madagasikara.