Deux Européens et un Malgache ont été lynchés et brûlés vifs hier sur la plage. Le meurtre d’un enfant dépouillé de ses organes est à l’origine de cette sordide affaire.
Soupçonnés dans une affaire de trafic d’organes, trois individus ont été roués de coups puis jetés aux flammes. "La foule s’est déchaînée sur eux après la découverte du corps d’un enfant, dépourvu d’organes" explique L’Express de Madagascar. Tout a commencé mercredi 2 octobre suite à la disparition d’un enfant de 8 ans et les premières émeutes qui ont éclaté autour de la gendarmerie car la foule réclamait la tête d’un témoin entendu par les forces de l’ordre.
C’est le rapt de Mohamad - un petit garçon de huit ans - qui a mis le feu aux poudres. La dépouille de cet enfant a été retrouvée mercredi vers 23h30 mercredi 2 octobre. L’enfant aurait été dépecé.
La mort sur le bûcher pour trois présumés trafiquants d’organes
Une véritable chasse à l’homme a ensuite commencé vers 7 heures du matin jeudi 3 octobre : "Roberto, un ressortissant italien jouissant de la nationalité française et son prétendu complice français ont été torturés avant d’être jetés sur un brasier sur une plage, près de l’embarcadère de Cratère, à l’est de l’île de Nosy Be" précise L’Express de Madagascar.
Hier aux alentours de 18 heures, "un certain Zaidou, soupçonné d’être de mèche avec ces deux Européens, a subi la même sentence". Appréhendé dans la banlieue d’Ambatozavavy, il a été conduit en pleine ville, dans le quartier de Daresalama. Après avoir été lynché, il a péri sous le supplice des flammes.
Depuis leur arrivée, "le Français et l’Italien qui ne seraient pas répertoriés dans le registre du consul de l’Italie de l’île, auraient été plusieurs fois aperçus en train de déplacer de lourdes glacières".
Les deux suspects ont été passés à tabac et ils auraient fait des aveux sous la torture.
Trois ministres bloqués
Inquiet quant à la sécurité des ressortissants français, le Quai d’Orsay a publié dans son site hier qu’il compte sur la justice malgache pour faire toute la lumière sur les circonstances exactes de ces évènements et recommande aux Français présents à Nosy Be, de ne pas se déplacer.
L’école française de l’île est en revanche temporairement fermée. Selon le site de la diplomatie française, près de 700 Français sont répertoriés dans l’île au parfum.
Hier en fin d’après-midi, le ministre des Affaires étrangères Ulrich Andriantiana et son homologue auprès de l’Intérieur Florent Rakotoarisoa se sont rendus à Nosy Be, accompagnés du général de division Randrianazary, secrétaire d’État auprès de la gendarmerie nationale. "Un couvre feu a été décrété dans le district entre 21 heures et 4 heures du matin".