La Grande île s’implique dans la lutte contre la piraterie maritime face à la recrudescence des menaces et des attaques commises par les pirates somaliens.
Face à la recrudescence d’actes de piraterie maritime en Somalie,
Madagascar s’engage véritablement dans la lutte contre ce fléau en renforçant ses moyens matériels, humains ou juridiques.
C’est ainsi qu’un atelier de haut niveau axé sur ce sujet a été organisé les 26, 27 et 28 novembre derniers au cœur de la ville portuaire de Majunga, à l’initiative de l’Organe de lutte contre l’évènement de pollution maritime (OLEP).
Outre le volet théorique, le volet pratique de l’atelier comportait une simulation d’arrestation de pirates en mer. « Pour la première fois, une simulation d’arrestation de faux pirates » a été organisée dans la Grande île, rapporte L’Express de Madagascar, évoquant un exercice en mer mené au Port Schneider, à La Corniche.
"Madagascar se trouve, actuellement, dans un moratoire des attaques de piraterie dans la zone Sud. Les facteurs n’ont pas encore disparu. La criminalité maritime va encore revenir, malgré la présence des forces étrangères dans la zone. La mission régalienne de sécurisation des côtes malgaches et des zones économiques exclusives (ZEE) est du ressort de la marine nationale malgache et non celui d’une société privée étrangère", a déclaré Arnaud Lenglin, le représentant de DRUM Cussac, société de sécurité privée, principal partenaire des grands investisseurs pétroliers.
"Cette mission nécessite des moyens humains entraînés, du matériel logistique et des armements adaptés, au meilleur coût, ainsi qu’une structure de renseignements efficace. Nous ne cherchons pas à remplacer la marine nationale. Nous sommes là pour une installation à long terme, pour travailler en collaboration et représenter un modèle de sécurité pour Madagascar", a-t-il ajouté.
Cet atelier a également été une occasion de mettre en exergue les lacunes juridiques des lois malgaches quant au traitement judiciaire de l’acte de piraterie perpétré dans les eaux territoriales du pays. Ainsi, le volet juridique de la lutte anti-piraterie a été abordé respectivement par Aurélien Andrianarison, coordinateur national adjoint de l’OLEP chargé de la formation et des relations extérieures, et par le capitaine de frégate Jean Edmond Randrianantenaina, administrateur des affaires maritimes.
En effet, Madagascar ne dispose d’aucune législation permettant de condamner les actes de piraterie maritime, considérés jusqu’ici comme de simples actes de vol à main armée à l’encontre d’un navire. Faute de cadre juridique adéquat, ce même chef d’inculpation avait dû être retenu contre les 14 pirates somaliens du navire Zoulficar, arrêtés en mars 2011, jugés en novembre 2012, et détenus à la prison de Diégo-Suarez.
Pour rappel, au moins dix attaques de pirates ont été enregistrées aux abords des côtes de la Grande île entre 1992 et 2012. Et au total, quatorze pirates somaliens avaient été capturés dans les eaux malgaches, ceux-là même qui sont incarcérés actuellement à la prison de Diégo-Suarez.