Environ 110 cas de viols sur enfant ont été recensés à Madagascar en un an. La presse locale évoque un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur à cause de la crise et de l’appauvrissement des ménages.
La maltraitance familiale et sexuelle visant des enfants est en pleine recrudescence à Madagascar, et touche principalement des ménages situés dans les quartiers défavorisés. « Les cas les plus fréquents se présentent sous forme de viol et de violence dont près de 110 enfants ont été victimes » parmi lesquels figurent « une dizaine de filles et de garçons violés par leur père, leur frère ou encore leur oncle », relate Les Nouvelles, relayant des chiffres recueillis en l’espace d’un an.
Le quotidien souligne que ce phénomène ne cesse de gagner du terrain en raison de la crise et de l’
appauvrissement de la population. Pour sa part, le Syndicat professionnel diplômé en travail social (SPDTS) affirme avoir pris en charge une centaine d’enfants victimes d’agression physique ou sexuelle l’année dernière.
De janvier à décembre 2013, au total 255 plaintes ont été déposées à la police, dont 180 concernent les
violences familiales ou conjugales touchant hommes, femmes et enfants, tandis que 64 autres concernent l’infidélité et l’abandon du foyer conjugal.
« En ce qui concerne les enfants en particulier, ils sont au total 110 victimes de viol (en un an) dont 47 ont été victimes de violence et de maltraitance familiale et 14 autres ont été rejetés par leur famille respective », rapporte Les Nouvelles.
Selon le journal malgache, la crise sociopolitique qui a frappé le pays depuis 2009 a entrainé la dégradation de la valeur de la vie familiale, matérialisée par un changement de comportement dont les femmes et les enfants en sont les principales victimes.
Les Nouvelles parle d’une « situation préoccupante » car « les membres de la famille ne se respectent plus » et les relations entre parents et enfants s’enveniment de jour en jour. Pis encore, « les parents influencés par la crise, ont tendance à être agressifs et autoritaires et ne savent plus comment maintenir leur rôle au sein de la famille », constate le quotidien, avant de conclure : « Souvent, ils ne sont plus à l’écoute des besoins de leurs enfants et n’assument plus leur rôle de faire respecter les droits de l’enfant ».